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L'ancien dépôt de munitions de Mitholz (BE) risque encore d'exploser

Depuis l'explosion meurtrière, de nombreuses munitions sont restées enfouies dans la montagne. [Keystone - Peter Schneider]
Des milliers de tonnes de vieilles munitions menacent toujours d’exploser dans l’Oberland bernois / La Matinale / 1 min. / le 9 octobre 2018
Théâtre d'une explosion meurtrière en 1947, l'ancien dépôt de munitions de Mitholz, dans l'Oberland bernois, risque toujours de faire des dégâts. Une nouvelle explosion pourrait se produire tous les 300 ans, indique un rapport.

L'analyse des risques a été présentée lundi par le Département de la protection de la population (DDPS): une explosion mineure pourrait se produire tous les 300 ans, une plus importante tous les 3000 ans.

Les causes d'une explosion pourraient être diverses: chutes de roches, tremblements de terre ou secousses provoquées par des explosions, formation d'azotures de cuivre sur les détonateurs ou combustion spontanée des grenades à cause du phosphore blanc.

D'après le DDPS, il n'est toutefois pas nécessaire de prendre des mesures dans l'urgence pour protéger la population. A moyen et long terme par contre, le risque devra être réduit. Les mesures n'ont pas encore été définies, ce qu'un groupe d'experts fera ultérieurement.

Une tragédie en 1947

En juin dernier, un premier rapport intermédiaire avait révélé que le risque d'explosion dans cet ancien dépôt de munitions était plus élevé que ce qui avait été estimé jusqu'ici.

>> Lire également : Le risque d'explosion sous-évalué dans un ancien dépôt de munitions bernois

Le site de Mitholz avait été le théâtre d'une tragédie en 1947. Le dépôt de munitions, composé de six pièces sous la montagne et d’un tunnel ferroviaire qui les reliait, avait explosé, faisant neuf morts et détruisant pratiquement le hameau de Blausee-Mitholz. Quelque 7000 tonnes brutes de munitions étaient entreposées dans ce lieu construit durant la Deuxième Guerre mondiale.

Deux rapports de 1949 et de 1986 avaient conclu qu'une nouvelle explosion ne causerait que des dégâts mineurs et que le site se prêtait à une exploitation militaire. Un cantonnement et une réserve de la Pharmacie de l'armée s'y sont donc maintenus jusqu'à nos jours.

3500 tonnes de munitions

Selon une estimation de l'époque, 3500 tonnes brutes sont restées sur place. Il y aurait sous la montagne des bombes largables, des mines, des munitions destinées à l'artillerie, des grenades à main et de la poudre de charge propulsive.

Les experts estiment qu'il existe des quantités encore plus importantes de munitions de gros calibre qui pourraient exploser.

>> Sujet développé dans le 19h30

ats/gma

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