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"Il faut des profils modérés pour les deux successions au Conseil fédéral"

Le futur fonctionnement du Conseil fédéral: interview de Claude Longchamp, politologue (vidéo)
Le futur fonctionnement du Conseil fédéral: interview de Claude Longchamp, politologue (vidéo) / La Matinale / 6 min. / le 28 septembre 2018
Après les démissions de Johann Schneider-Ammann et de Doris Leuthard, le politologue Claude Longchamp évoque les scénarios possibles pour leurs successions au Conseil fédéral. Une bataille pourrait surgir entre le PDC et le PLR, dit-il.

Avec le départ des deux démissionnaires, c'est toute la dynamique au sein du Conseil fédéral qui pourrait changer. Même si le PDC et le PLR conserveront leur siège respectif, un déséquilibre pourrait toutefois survenir, prévient Claude Longchamp. "Tout dépendra de qui est élu le 5 décembre prochain", indique-t-il vendredi au micro de la RTS.

"Je souhaite qu'il y ait, à côté des deux socialistes (Alain Berset et Simonetta Sommaruga) et des trois autres ministres de droite (Ueli Maurer, Guy Parmelin et Ignazio Cassis), deux nouveaux membres modérés", poursuit le président du conseil d'administration de l'institut gfs.bern. "Il est très important qu'il y ait, dans un gouvernement de concordance, des personnes qui sachent parler aux deux côtés. Et cela, Doris Leuthard et Didier Burkhalter le savaient."

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Le scénario "le plus compliqué"

Alors que la question du genre représente l'un des enjeux principaux dans ces successions, une entente entre le PDC et le PLR sur le choix des candidats semble peu probable. "Il n'y aura pas un ticket PDC-PLR, car il y a une certaine concurrence entre ces deux partis".

Le scénario "le plus compliqué", selon le politologue, verrait l'élection par le PDC d'un ou d'une représentant(e) saint-gallois(e). "Ce serait le pire pour la candidate PLR du canton de Saint-Gall Karin Keller-Sutter." Pour rappel, cette dernière fait en effet figure d'ultra-favorite pour remplacer Johann Schneider-Ammann.

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L'élection de deux femmes reste possible, estime encore le spécialiste. "Il est probable qu'il y ait au minimum une femme. Pour le deuxième siège, tout est ouvert en termes de genre et de régions."

Propos recueillis par Romaine Morard

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