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Le HCR inquiet des restrictions de voyages pour les réfugiés en Suisse

Il ne sera plus possible de voyager librement à l'étranger pour certains réfugiés en Suisse. [Ti-Press/Keystone - Pablo Gianinazzi]
Le HCR inquiet des restrictions de voyages pour les réfugiés en Suisse / La Matinale / 2 min. / le 27 septembre 2018
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'inquiète des restrictions de voyage à l'encontre des réfugiés établis en Suisse. Décidées par le Conseil des Etats, elles devraient obtenir l'aval du National jeudi.

La mesure la plus controversée concerne une sorte d'interdiction généralisée de voyager. Il s'agirait d'interdire aux ressortissants d'un Etat particulier, ayant le statut de réfugié en Suisse, de se rendre dans les Etats voisins de leur pays d'origine.

Par exemple, un Erythréen ne pourrait plus voyager en Ethiopie, parce qu'il risquerait de se rendre ensuite en Erythrée, estime une majorité de parlementaires de droite. Et dans ce cas, à leurs yeux, il n'aurait plus besoin de la protection de la Suisse.

"Pas conforme au droit international"

Dans un entretien accordé à la RTS, Anja Klug, responsable du bureau suisse du HCR, juge une telle restriction de voyage disproportionnée. "Ca donne une liberté au Secrétariat d'Etat à la migration (SEM) d'interdire vraiment largement pour tout un groupe de réfugiés de voyager dans des pays non définis, sans regarder le comportement individuel. Ca n'est pas conforme au droit international."

Autre mesure envisagée: les réfugiés devraient eux-mêmes prouver la légalité de leur voyage au pays d'origine. Ils devraient prouver qu'ils ont été contraints de faire un tel voyage, alors que jusqu'à maintenant c'était aux autorités de la migration de le démontrer.

Le National devrait suivre les Etats

"Pour nous c'est nécessaire de regarder chaque cas individuellement pour déterminer si la protection internationale ou suisse est encore nécessaire ou non", relève Anja Klug, qui n'y voit aucun problème tant que lesdites autorités effectuent une analyse au cas par cas.

Malgré les critiques du HCR, ces nouvelles restrictions de voyage, adoptées par le Conseil des Etats en mars dernier, devraient aisément passer la rampe du Conseil national jeudi.

Marc Menichini/lgr

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"Ca donne une liberté, une discrétion au SEM d'interdire vraiment largement pour tout un groupe de réfugiés ou même plus de voyager dans des pays non définis sans regarder le comportement individuel et ça, ça n'est pas conforme au droit international."

"Pour nous c'est nécessaire de regarder chaque cas individuellement pour déterminer si la protection internationale, la protection de la Suisse serait encore nécessaire ou non."