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La participation de la Suisse à Horizon 2020 pâtit encore du vote du 9 février

Le secrétaire d'Etat à l'éducation et à la recherche Mauro Dell'Ambrogio. [Keystone - Patrick Huerlimann]
Baisse de la participation de la Suisse à Horizon 2020: interview de Mauro Dell'Ambrogio / Forum / 7 min. / le 20 septembre 2018
Le secrétaire d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation a présenté jeudi un premier bilan de la participation de la Suisse à Horizon 2020, soulignant les conséquences de la votation sur l'immigration de masse.

"Les chiffres ont évolué depuis la situation qui a prévalu entre 2014 et 2016", a expliqué dans l'émission Forum Mauro Dell'Ambrogio. A la suite du vote du 9 février 2014 sur l'immigration de masse, la Suisse avait été exclue puis partiellement associée au programme de recherche européen. "Aujourd'hui, on n'est pas encore à 100% de ce qu'on paie."

La Suisse a récupéré son statut de membre associé début janvier 2017. La participation est remontée, mais la différence est visible par rapport au précédent programme (2007-2013). Les participations sont descendues de 3,2% à 2,4%, et les coordinations de 3,9% à 2,6%.

Et le secrétaire d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) de relever "qu'un programme de recherche prend sept à huit ans. "On a encore aujourd'hui un certain handicap après les années difficiles 2014-2016, mais on est en pleine récupération."

On n'est pas encore à 100% de ce qu'on paie pour participer à ce programme

Mauro Dell'Ambrogio, secrétaire d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation

Le rapport sur la participation de la Suisse aux programmes cadres européens de recherche - qui couvre la période 2014-2020 - pointe les effets de la votation du 9 février 2014 sur l'immigration de masse et les effets des mesures prises ensuite par l'Union européenne (UE). Faut-il dès lors s'inquiéter des blocages actuels au niveau des négociations entre la Suisse et l'UE? "Aujourd'hui on négocie à d'autres niveaux sur d'autres thèmes. On devrait compter sur une participation aux programmes de recherche."

Les potentiels effets du Brexit

En revanche, Mauro Dell'Ambrogio suit attentivement les discussions sur le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. "A mon avis, c'est le Brexit qui va lourdement influencer le futur. Les Britanniques sont des partenaires reconnus par tous les chercheurs en Europe. Leur association ou non aux programmes européens, et les conditions de cette association, va influencer les conditions qui seront ensuite posées à la Suisse."

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Cette incertitude s'ajoute au flou qui règne pour la suite du programme. Les détails du prochain accord-cadre ne sont pas encore fixés. Le Parlement européen doit en discuter lors de sa prochaine session de printemps. "L'année 2021 est déjà sensible", admet Mauro Dell'Ambrogio, rappelant qu'"il n'y a aucun instrument au monde de l'envergure du programme européen."

Propos recueillis par Christian Favre et Renaud Malik

Version web: ats/lgr

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