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Certains hôpitaux ne pratiquent pas assez d'opérations, selon Santésuisse

Le nombre d'opérations délicates est trop faible en Suisse pour garantir leur qualité, s'inquiète Santésuisse (image prétexte). [Keystone - Gaëtan Bally]
Nombre insuffisant d'opérations critiques dans les hôpitaux suisses pour garantir leur qualité / Le 12h30 / 3 min. / le 24 août 2018
Le nombre d'interventions chirurgicales délicates réalisées dans certains hôpitaux suisses est trop faible pour pouvoir garantir leur qualité, met en garde Santésuisse, la faîtière des assureurs maladie helvétiques.

Santésuisse tire la sonnette d'alarme vendredi dans la presse alémanique: la pose de prothèses de la hanche et du genou, les interventions cardiaques et celles sur les poumons ne seraient pas pratiquées en nombre suffisant pour garantir leur qualité. L'organisation demande donc au Conseil fédéral de se pencher sur la question et d'édicter des règles en la matière.

La faîtière des assureurs maladie se base sur les recommandations d'experts allemands, qui estiment par exemple qu'il faut 250 opérations de la hanche par année dans un hôpital pour que la qualité de l'intervention soit garantie. En Suisse, seul un établissement hospitalier sur six s'approche de cette limite.

Une limite minimum par hôpital ou par médecin?

Interrogée sur ce sujet dans le 12h30, la socialiste vaudoise Rebecca Ruiz, présidente de la Fédération suisse des patients, insiste tout d'abord sur la qualité du système de santé helvétique. Elle reconnaît toutefois que ce dernier possède une marge de progression "démontrée" par des études comparatives au sein de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

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La conseillère nationale se dit ainsi favorable au développement de pôles de compétences dans certains domaines. Elle juge cependant que la question se pose de savoir s'il faut fixer un nombre minimum d'opérations par hôpital ou par médecin. Chaque système ayant selon elle des effets pervers, elle plaide pour un système mixte, qu'on retrouve notamment au Danemark.

"Mais je ne serai pas celle qui vous dit qu'il y a trop d'hôpitaux sur la simple base du constat qui est fait aujourd'hui", précise Rebecca Ruiz. La socialiste relève d'ailleurs que d'autres éléments que les critères purement médicaux entrent en jeu dans le processus de guérison, notamment la présence des proches, ce qui plaide en faveur des hôpitaux de proximité.

dk

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