Publié

"Censure" sur Internet et protection des casinos dénoncées

L'invitée de Romain Clivaz (vidéo) - Johanna Gapany, conseillère communale PLR à Bulle
L'invitée de Romain Clivaz (vidéo) - Johanna Gapany, conseillère communale PLR à Bulle / La Matinale / 9 min. / le 15 mai 2018
La loi sur les jeux d'argent est combattue par un référendum lancé par une coalition de partis de jeunes de gauche comme de droite. La PLR fribourgeoise Johanna Gapany critique la "censure" sur Internet que la loi met en place.

Johanna Gapany, membre PLR de l'exécutif de la commune de Bulle et députée fribourgeoise, explique dans La Matinale qu'en 2012, le peuple a voulu dédier les bénéfices des jeux d'argent à des fins d'intérêt public. "C'est ce que nous défendons aujourd'hui avec cette loi. Le Parlement a la responsabilité de faire une loi dans ce sens-là." Et d'ajouter que seule la "censure des sites se trouvant à l'étranger" est attaquée par les référendaires.

Si 17 pays européens appliquent déjà un modèle d'interdiction d'accès aux sites situés à l'étranger, Johanna Gapany propose la mise en place d'un système de licences, à savoir "des concessions attribuées à des sites qui respectent les règles demandées par le Parlement suisse. Des sites ne respectant pas les règles seraient effectivement interdits, à l'image de ce qu'appliquent la Grande-Bretagne et le Danemark."

Johanna Gapany ajoute qu'avec des licences, les bénéfices réalisés à l'étranger pourraient être imposés et alloués aux mêmes buts que les bénéfices réalisés par les casinos ou institutions de loterie en Suisse.

Une protection disproportionnée

La députée fribourgeoise pointe la faveur disproportionnée dont les casinos profiteraient: "Aujourd'hui, on protège un secteur en particulier, celui des casinos. Plein d'autres secteurs en Suisse pourraient mériter une telle protection. L'agriculture, par exemple, est invitée depuis des décennies à se réinventer. Elle est soumise à la concurrence, les frontières ne peuvent pas être fermées, mais le domaine se réinvente, parfois dans la douleur."

Se défendant d'attaquer la Loterie Romande et ses bénéfices, dont les collectivités publiques bénéficient largement, Johanna Gapany explique que le référendum ne vise pas l'institution romande. "On ne s'attaque pas à la Loterie Romande (...). Les bénéfices des jeux d'argent doivent être attribués à des fins d'intérêt public, c'est une obligation légale qui va perdurer."

La conseillère communale estime que les montants à disposition de la Loterie Romande ne vont pas diminuer: "Ceux qui ont à craindre sont plutôt les casinos, qui peuvent penser que les joueurs se dirigeront davantage en direction des jeux en ligne."

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Eric Butticaz

Publié