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La Confédération veut mieux répartir les requérants pour qu'ils trouvent du travail

Un algorithme sera testé pour aider les requérants d'asile dans leur recherche d'un emploi
Un algorithme doit aider les requérants d'asile dans leur recherche d'un emploi. Un test sera effectué cet automne. / 19h30 / 2 min. / le 10 mai 2018
Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) va tester dès septembre un logiciel visant à mieux répartir les demandeurs d'asile dans les cantons, afin de maximiser leurs chances de trouver un emploi.

A l'heure actuelle, seuls 15% des demandeurs d'asile trouvent un travail durant les trois années qui suivent leur arrivée. Or, les activités professionnelles constituent un facteur crucial d'intégration.

Le logiciel qui sera utilisé par la Confédération a été développé par un groupe de recherche de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Il prendra notamment en compte le sexe, la nationalité ou l'âge des individus. "Grâce à notre algorithme, les demandeurs d'asile ne seront plus répartis au hasard entre les cantons, mais arriveront là où ils sont le plus susceptibles de trouver du travail", explique le professeur d'analyse politique Dominik Hangartner au 19h30 de la RTS.

Un total de 1000 requérants d'asile participeront au projet pilote. "Ce n'est pas que le système actuel n'est pas bon. Mais il est peut-être perfectible et on tente le coup", explique Emmanuelle Jaquet von Sury, porte-parole au SEM. Et de préciser que les collaborateurs du SEM auront toujours le dernier mot sur la répartition.

Economie potentielle de dizaines de millions

Les associations de défense des migrants accueillent la nouvelle plutôt d'un bon oeil, malgré quelques bémols. "On doit faire attention. Il ne faudrait pas répartir les gens uniquement sur ces critères-là. Il y a aussi des droits fondamentaux comme le droit au regroupement familial à respecter", tempère le porte-parole de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés Michael Flückiger.

Selon les chercheurs de l'EPFZ, ce nouveau système de répartition pourrait faire économiser quelques dizaines de millions de francs par année à la Confédération.

Delphine Gianora

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Les cantons avertis

Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) a fait savoir à la RTS que les cantons ont été avertis de la mise en place du logiciel devant permettre une répartition des demandeurs d'asile davantage orientée sur l'intégration par l'emploi.

Le conseiller d'Etat genevois et président de la Conférence des responsables cantonaux de Justice et police Pierre Maudet a réagi en indiquant que ses services "étudient actuellement les impacts du mécanisme proposé par cette étude non seulement sur l'insertion dans le marché du travail des demandeurs d'asile et des admis provisoires, mais également par rapport à la globalité des mesures mises en œuvre à Genève dans le cadre du programme d'intégration cantonal. Les résultats de la phase test pourront nous éclairer davantage quant à l'applicabilité de ce système au niveau fédéral".