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Le parc automobile suisse toujours plus puissant, mais moins polluant

D'année en année, les voitures mises en circulation en Suisse deviennent plus puissantes, alors que les cylindrées baissent. Sous la pression de la réglementation, les nouveaux véhicules polluent cependant moins.

En 2005, les moteurs de plus de 270 chevaux n'équipaient que 3% des nouvelles voitures de tourisme mises en circulation en Suisse. En 2017, ce sont désormais 11% des nouveaux véhicules qui affichent un tel moteur.

A l'opposé, la part de marché des voitures de moins de 110 chevaux tend à se réduire fortement, passant de 34% à 17% sur la même période.

"Avec un parc automobile 25% au-dessus de la moyenne européenne en terme de puissance, la Suisse est friande de chevaux", explique François Launaz, président de l'association Auto-suisse, qui voit en cette évolution le succès des marques allemandes "premium" sur le marché helvétique, aidées par la baisse de l'euro.

Alors que la puissance générale augmente, les cylindrées se réduisent. "Les moteurs deviennent plus efficaces", indique François Launaz. "Actuellement, on peut atteindre une performance de 140 chevaux par litre, alors qu'il y a 15 ans, on se situait plutôt autour de 80 chevaux", précise-t-il.

Si un peu plus de la moitié des moteurs disposent d'une cylindrée comprise entre 1,4 et 2 litres, les plus petits volumes convainquent désormais aussi les acheteurs, qui sont 10% à accepter un moteur de moins d'un litre.

L'évolution technologique a également eu une incidence importante sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2). En 12 ans, les voiture dégageant plus de 200g de CO2 par kilomètre ont pratiquement disparu du marché du neuf et ne représentent plus que 3% des mises en circulation en 2017, contre encore 35% en 2005.

En 2010, les voitures émettant entre 100g et 150g de CO2 représentaient exactement la même part de marché que celles émettant entre 150g et 200g. Désormais, la gamme la plus polluante représente moins d'un quart du marché, contre 62% pour la moins polluante.

Quasi inexistants jusqu'en 2010, les moteurs les plus écologiques (moins de 100g de CO2) ont dépassé les 10% de parts de marché en 2015, mais stagnent depuis.

Du côté des types de moteurs, le diesel - en croissance régulière en Suisse jusqu'en 2015 - commence à perdre son attrait et recule, touché par le scandale du "dieselgate". "Nous attendons à ce que la tendance se confirme, comme cela a été le cas en janvier et février 2017", confirme François Launaz.

Les ventes de véhicules hybrides connaissent quant à elles une croissance lente mais régulière. Un peu moins de 4 nouvelles voitures sur 100 embarquent désormais un moteur électrique couplé à un moteur thermique.

Marc Renfer

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