Plusieurs avocats ont demandé à la cour de ne pas entrer en matière et de renvoyer la cause au Ministère public de la Confédération. Certaines preuves non vérifiables doivent être exclues du dossier et l'accusation affinée, réclament-ils.
Selon le défenseur d'un des principaux prévenus, l'acte d'accusation de 367 pages - auquel s'ajoutent de nombreuses annexes - n'est pas clairement délimité. Il se fonde en outre, pour la description des faits au Sri Lanka, du mouvement des Tigres tamouls et de leur association active en Suisse, sur des sources ouvertes et non des investigations sur place et de première main.
Séquestre de documents
La défense s'est également élevée contre le séquestre d'une grande quantité de documents auxquels elle n'a eu que très partiellement accès au cours de la procédure.
Dans ces conditions, une défense suffisante n'est pas garantie. Même des experts, et a fortiori les prévenus, n'ont pas eu la possibilité de comprendre exactement quelle était l'accusation, estiment les avocats.
ats/kg
Soupçons d'escroquerie et de blanchiment
Les prévenus répondent de soutien à une organisation criminelle, d'escroquerie, de faux dans les titres, de blanchiment et d'extorsion. Ils sont accusés d'avoir mis en place en Suisse une organisation complexe destinée à financer le mouvement indépendantiste des Tigres tamouls (LTTE).
Les indépendantistes tamouls ont lutté contre le gouvernement sri lankais entre 1983 et 2009 au cours d'une guerre civile qui a causé la mort de quelque 100'000 personnes. Le procès pourrait durer jusqu'à la mi-mars.
Manifestation à proximité du tribunal
Quelque 150 Tamouls se sont réunis pour manifester lundi en début d'après-midi à proximité du Tribunal pénal fédéral, contestant la procédure menée par la justice suisse.
Venus de Zurich, Berne et Soleure notamment, ils ont brandi les drapeaux rouges frappés d'une tête de tigre du mouvement ainsi que des photos des guérilleros tamouls.
Certains manifestants portaient aussi des pancartes distribuées par des militants du Swiss Tamil Coordinating Comitee (STCC) qui a succédé au WTCC en Suisse. Ces écriteaux présentaient des slogans tels "Nous soutenons les activistes humanistes de notre nation" ou "Nous ne sommes pas contre la législation de l'Etat mais ce qui est arrivé ici est inacceptable."