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Le racisme anti-Noirs, une réalité oubliée en Suisse, selon une étude

Eclipsé dans les traitements médiatiques, le racisme anti-noir reste très présent en Suisse. (image d'illustration) [Keystone - Fernando Bizerra Jr.]
Le racisme anti-noir est une réalité en Suisse, constate une étude / La Matinale / 1 min. / le 6 décembre 2017
En Suisse, le racisme contre les Noirs reste très répandu. C’est le constat d'une étude de la Haute école spécialisée zurichoise publiée mardi, et qui inquiète la Commission fédérale contre le racisme.

Attaques physiques ou verbales dans la rue ou sur les réseaux sociaux, discriminations dans le profilage raciale, dans la vie quotidienne, à l’école, pour trouver un logement, un travail. La peau noire est encore souvent à l’origine de discriminations en Suisse, même si l’attention s’est beaucoup focalisée sur les musulmans ces dernières années.

"On pense que c'est une chose réglée. On ne réalise pas que les vieux clichés coloniaux sont intégrés en Suisse, qui pourtant n'a jamais été un pays colonisateur", explique Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme.

Racisme "intégré"

Ces réflexes ont été intégrés par une partie des Noirs eux-mêmes, comme si le racisme était la norme. "Souvent, ils n'osent pas s'exprimer. Certains intériorisent (les discriminations) et ne s'en plaignent même pas. C'est quand on aborde le sujet qu'on se rend compte qu'ils le vivent, le ressentent. Ce n'est pas une question d'origine, mais vraiment une question de couleur de peau", précise la présidente.

Pour remédier à cette la réalité - oubliée - du racisme anti-Noirs, il faut donc surtout en parler, selon Martine Brunschwig Graf. "Le fait d'en parler rend les gens attentifs, dans les entreprises, dans l'attribution d'un logement. Les politiques aussi doivent prendre la parole clairement quand il arrive des choses qui ne devraient pas se produire."

Opposer un contre-poids

Politiques et médias sont appelés à contre-balancer les commentaires, voire les "fake news" ou fausses informations, véhiculés notamment sur les réseaux sociaux.

Alexandra Richard/kkub

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