Publié

Les pistes évoquées pour lutter contre le harcèlement au Palais fédéral

La salle du Conseil national.
La salle du Conseil national.
Au lendemain de l'éclatement de l'affaire Yannick Buttet, plusieurs parlementaires fédéraux évoquent des pistes pour lutter contre les gestes, remarques ou comportements inappropriés sous la Coupole.

Les bureaux du Conseil national et du Conseil des Etats se sont réunis jeudi, après les révélations sur de présumés gestes déplacés du vice-président du PDC Yannick Buttet à l'égard de parlementaires ou de journalistes.

Les présidences des deux chambres refusent de s'exprimer sur le cas précis du Valaisan, mais condamnent toute forme de harcèlement sexuel.

>> Lire : Le Valaisan Yannick Buttet suspendu de la vice-présidence du PDC Suisse

Pour la vice-présidente du Conseil national Isabelle Moret (PLR/VD), il s'agit surtout d'une question d'éthique personnelle: "Chaque parlementaire est responsable de son propre comportement. Pour notre part, au sein des présidences, nous allons examiner si des mesures doivent être prises en matière de prévention et de sensibilisation", a indiqué la parlementaire vaudoise sur la RTS vendredi.

Nous allons examiner si des mesures doivent être prises en matière de prévention et de sensibilisation

Isabelle Moret

De son côté, le président de la Chambre du peuple Dominique de Buman (PDC/FR) a fait savoir qu'une analyse sera commandée afin de déterminer si la législation protégeant les travailleurs suisses s'applique également aux élus fédéraux.

"La question est de savoir quel est le statut juridique du parlementaire par rapport à la législation ordinaire. Car les membres du Parlement n'ont pas un statut d'employés de la Confédération et ne sont pas soumis à un contrat de travail qui pourrait donner lieu à l'application de certaines lois", explique-t-il.

>> Les réactions de Dominique de Buman et d'Isabelle Moret :

Dominique de Buman, président du Conseil national. [Keystone - Alessandro della Valle]Keystone - Alessandro della Valle
L’affaire Buttet déclenche une avalanche de réactions et de réflexions au Palais fédéral / La Matinale / 1 min. / le 1 décembre 2017

Appel à la création d'une cellule spéciale

Dans l'émission Forum jeudi soir, la conseillère nationale Lisa Mazzone (Verts/GE) a plaidé pour la création d'une cellule de médiation. "Il faut développer au sein du Parlement, comme cela existe en entreprise, des structures où l'on peut à la fois déposer la parole, mais aussi pouvoir envisager une médiation sans passer au stade de la plainte."

Elle a évoqué l'exemple de l'affaire impliquant le député écologiste français Denis Baupin, accusé en 2016 d'agression sexuelle par plusieurs de ses collègues féminines. "Une structure avait été mise en place pour permettre aux femmes de s'exprimer et recevoir des conseils sur comment aller de l'avant", relève-t-elle.

>> L'interview complète de Lisa Mazzone dans Forum :

La conseillère nationale Verte genevoise Lisa Mazzone. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
Gestes déplacés sous la coupole du Palais fédéral: interview de Lisa Mazzone / Forum / 8 min. / le 30 novembre 2017

Claudine Esseiva nuance

Claudine Esseiva, secrétaire générale des Femmes PLR, a de son côté appelé vendredi dans La Matinale à la prudence dans les discours. "Il faut différencier. Entre parlementaires, c'est possible de réagir. Par contre, si une stagiaire de 20 ans qui travaille dans un secrétariat général fait face à un conseiller fédéral ou à un conseiller aux Etats, il y a un différent degré de pouvoir et, dans ce cas, je vois davantage de malaise."

>> L'interview de Claudine Esseiva :

Claudine Esseiva, femme PLR et féministe engagée (vidéo)
Claudine Esseiva, femme PLR et féministe engagée (vidéo) / La Matinale / 6 min. / le 1 décembre 2017

hend

Publié