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L'espion suisse présumé en Allemagne avoue les faits lors de son procès

Allemagne: l'espion suisse Daniel M. est passé aux aveux
Allemagne: l'espion suisse Daniel M. est passé aux aveux / 19h30 / 1 min. / le 26 octobre 2017
Le présumé espion suisse est passé aux aveux jeudi devant le tribunal de Francfort. Il a admis avoir rempli des missions pour le Service de renseignement de la Confédération (SRC) et reçu 28'000 euros pour ses activités.

Dans l'explication donnée par sa défense, l'ex-policier zurichois de 54 ans a nommé les personnes avec qui il était en contact au sein du SRC. Il n'a pas non plus nié avoir rencontré à plusieurs reprises son vice-chef. Il a en outre avoué s'être mis à la recherche d'une taupe avec l'aide de son contact allemand. Mais il a maintenu qu'il n'y avait au final pas eu de taupe.

Le détective privé est accusé d'avoir acquis des informations personnelles sur trois enquêteurs fiscaux de Rhénanie du Nord-Westphalie qui avaient participé à l'achat de CD contenant des données de clients allemands de banques suisses et fraudeurs présumés du fisc allemand. Il aurait également placé une taupe dans l'administration des finances de ce Land.

"Patriotisme et appât du gain"

Devant le tribunal, l'accusé a expliqué ne pas avoir agi avec une volonté criminelle. Sa motivation était "le patriotisme, le goût de l'aventure, l'appât du gain et l'indignation". En tant qu'ancien policier, il a uniquement voulu faire la lumière sur un comportement répréhensible. Désormais, il regrette d'avoir mal évalué la situation.

Son avocat suisse, Valentin Landmann, avait annoncé jeudi matin à la radio alémanique SRF que son client allait faire "des aveux pratiquement complets". Le procès avait été interrompu la semaine passée. Il pourrait échapper à la prison ferme à condition qu'il éclaircisse certains points restés flous.

Solution à l'amiable?

Son défenseur estime qu'une solution à l'amiable pourrait être trouvée. Mais c'est "naturellement le juge" du tribunal de Francfort qui aura le dernier mot à ce sujet.

Le verdict devrait tomber la semaine prochaine ou celle d'après. Le parquet doit d'abord vérifier les preuves. "Les dires de l'accusé ne peuvent pas être pris pour argent comptant", a expliqué la porte-parole du tribunal en marge du procès.

Pour l'heure, le seul point qui reste encore ouvert est la durée de la peine de l'accusé. Le parquet exige un an et demi à deux ans avec sursis, ainsi qu'une peine pécuniaire de 50'000 euros. Généralement les juges tranchent au milieu, donc "il devrait écoper d'un an et 8 mois à peu près", estime la défense.

>> Les précisions d'Anne Mailliet depuis Francfort :

Procès Daniel M: les précisions d'Anne Mailliet depuis Francfort
Procès Daniel M: les précisions d'Anne Mailliet depuis Francfort / 12h45 / 2 min. / le 26 octobre 2017

ats/kkub

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