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La nouvelle alliance bourgeoise sur les retraites, une entente bien fragile

Les présidents de l'UDC Albert Rösti, du PDC Gerhard Pfister et du PLR Petra Gössi après le refus de la réforme Prévoyance vieillesse 2020 le 24 septembre 2017. [Keystone - Peter Schneider]
L’alliance bourgeoise sur la réforme des retraites, une entente bien fragile / La Matinale / 1 min. / le 16 octobre 2017
Les tractations pour une nouvelle réforme des retraites ont repris, après l'échec de la Prévoyance vieillesse 2020. Le PDC, qui avait fait campagne avec la gauche, pourrait changer de camp. Mais l'alliance bourgeoise semble fragile.

Les opposants au paquet Prévoyance vieillesse 2020, refusé par le peuple le 24 septembre, et ses partisans sont conviés par le conseiller fédéral Alain Berset à une première rencontre le 27 octobre pour débattre d'une nouvelle réforme des retraites.

>> Lire aussi : Les partis bourgeois s'entendent pour une nouvelle réforme de l'AVS

Selon la presse dominicale, des discussions ont déjà lieu au sein du camp bourgeois. Le PDC, qui avait jusqu'ici fait alliance avec la gauche, serait prêt à s'entendre avec le PLR et l'UDC. Son président Gerhard Pfister estime en effet qu'il est nécessaire de trouver "des nouveaux partenaires".

UDC, PLR et PDC s'accordent sur deux points. La nouvelle réforme doit concerner, dans un premier temps, uniquement le premier pilier. De plus, elle doit prévoir, comme la précédente, une élévation de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans et un financement par une augmentation de la TVA.

Même destin que le pacte électoral bourgeois?

L'alliance bourgeoise pourrait imposer ses vues au Parlement grâce à la large majorité dont elle y dispose. Pourtant, cette unité se fissure dès qu'est abordée la question qui fâche: comment faire passer la pilule auprès de la population, auprès des femmes en particulier?

L'UDC, aux dires de son président, exige "une compensation sociale minimale pour les revenus les plus faibles". Le PDC juge un tel geste insuffisant et demande des garanties, car la baisse du taux de conversion - et par conséquent celle des rentes du deuxième pilier - paraît inéluctable.

L'alliance à droite paraît donc fragile, à l'instar du "Bürgerlicher Schulterschluss", ce pacte signé par le PDC, le PLR et l'UDC peu avant les élections fédérales de 2015, qui s'était soldé par un échec. Hormis sur certaines questions économiques et financières, le camp bourgeois reste bien souvent désuni.

>> Ecouter aussi dans l'émission Forum une analyse des prises de position du président du PDC Gerhard Pfister :

Gerhard Pfister, président du PDC Suisse.
Les prises de position de Gerhard Pfister interrogent jusque dans les rangs du PDC / Forum / 2 min. / le 16 octobre 2017

Pietro Bugnon/dk

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Craintes au PS, doutes au PDC

Pour Jacques-André Maire (PS/NE), c'est le scénario du pire qui se dessine: "Il faudra ce que cache la "compensation sociale minimale", comme le dit Albert Rösti. J'ai l'impression qu'il n'y aura pas grand-chose et que l'on va, selon toute probabilité, vers un référendum soutenu par la gauche."

"Ce qui m'étonne et me déçoit beaucoup, c'est de voir le PDC se rallier à cette cause-là", ajoute le conseiller national au micro de la RTS. "J'espère qu'il y aura une réaction de la base du PDC. Pour le moment, c'est son président qui s'exprime", ajoute le socialiste neuchâtelois.



Yannick Buttet (PDC/VS), de son côté, soutient la volonté de réformer le système des retraites pilier par pilier. Après l'échec de la votation populaire, "nous avons compris que la population souhaitait aller dans ce sens-là", explique-t-il.

"(Gerhard Pfister) a dit ce qu'il pensait. Ce n'est pas certain que le PDC pense comme son président", tempère toutefois le vice-président du PDC Suisse, qui entend défendre "fermement" une compensation pour les couples mariés et pour l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes.