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L'image d'Isabelle Moret n'est pas écornée par ses liens d'intérêts

La conseillère nationale Isabelle Moret (PLR/VD). [Keystone - Alessandro della Valle]
La conseillère nationale Isabelle Moret (PLR-VD). - [Keystone - Alessandro della Valle]
Alors que le candidat au Conseil fédéral Ignazio Cassis est critiqué par une frange du Parlement pour ses liens avec les assureurs maladie, la prétendante vaudoise Isabelle Moret est plutôt louée pour son indépendance.

La conseillère nationale, qui s'est déclarée partante pour une candidature samedi dernier, est présidente de la faîtière suisse des hôpitaux H+, qui réunit des établissements publics mais aussi quelques privés. Elle est également vice-présidente des Retraites populaires, spécialiste vaudois de la prévoyance professionnelle qui défend le deuxième pilier. Elle préside aussi la Fédération des industries alimentaires suisses, qu'elle représente au comité d'EconomieSuisse.

Tous ces mandats sont récents, puisqu'ils datent pour l'essentiel d'après les dernières élections. Et ils ne choquent pas au Parlement. A gauche, où les critiques sont virulentes face aux liens d'Ignazio Cassis avec les assureurs maladie (Curafutura), personne ne dénonce les liens d'Isabelle Moret.

Rares voix discordantes

Seules quelques rares voix défendent la pureté et la transparence, à l'image du politologue vaudois et membre du Parti socialiste François Chérix sur Twitter:

Au sein de la commission de la santé, où siège la Vaudoise, ses collègues de gauche et du centre ne constatent aucun conflit d'intérêt. Au contraire, ils louent plutôt son indépendance: Isabelle Moret a toujours refusé de faire partie du conseil d'administration des assurances maladie.

Liens moins exposés avec les hôpitaux qu'avec les assureurs

Ce ressenti s'explique notamment par le fait que le rôle des hôpitaux en politique n'est pas le même que celui des caisses maladie, qui ont un mandat de service public via la Loi sur l'assurance maladie (LaMAL).

L'intérêt financier n'est pas non plus comparable: Ignazio Cassis reçoit 180'000 francs annuels de Curafutura, alors qu'Isabelle Moret ne touche que 44'000 francs de la part de l'association H+.

Le profil politique de la candidate à la candidature vaudoise, plus étatiste que son rival masculin, pèse aussi sur l'évaluation qu'en font la gauche et le centre.

Représenter les Suisses, pas l'économie

Interrogée lundi dans l'émission Forum, Isabelle Moret explique qu'elle est membre d'Economiesuisse parce qu'elle a choisi de pouvoir y apporter les thèmes qui lui tiennent à coeur "comme la conciliation de la vie professionnelle et familiale ou le job sharing (…) Et c'est justement le monde économique qu'il faut sensibiliser à ces demandes-là", précise-t-elle.

La Vaudoise assure s'être lancée dans la course au Conseil fédéral non pas pour représenter l'économie mais pour représenter les Suisses. "Je suis libérale en matière économique et financière, mais je développe d'autres thèmes, notamment environnementaux et de politique familiale."

Des mandats "avec mission d'intérêt public"

La conseillère nationale ne renoncera pas à ses mandats au sein de l'économie avant d'être éventuellement élue au Conseil fédéral. "J'ai toujours vérifié deux choses avant d'accepter un mandat", se justifie-t-elle: "premièrement que je reste indépendante dans chacune des commissions dans lesquelles je siège au Parlement, et deuxièmement qu'il y ait une mission d'intérêt public dans ces mandats."

>> Ecouter l'interview d'Isabelle Moret dans l'émission Forum :

Isabelle Moret. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
L'image d'Isabelle Moret n'est pas écornée par ses liens économiques / Audio de l'info / 6 min. / le 7 août 2017

Alexandra Richard/oang

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