Doris Leuthard: "On est des partenaires fidèles qui s'apprécient"
Doris Leuthard et Emmanuel Macron se sont rencontrés pour la première fois mardi à Paris. La présidente de la Confédération y a vu un "signal positif" pour la coopération bilatérale et une nouvelle "chaleur" entre les deux pays.
"Si la France va bien, la Suisse va bien", a affirmé Doris Leuthard à sa sortie de l’Elysée lors d’une brève déclaration à la presse au côté d'Emmanuel Macron. La réunion entre les deux chefs d’Etat a duré une cinquantaine de minutes.
La conseillère fédérale a salué l'accueil du nouveau président français. "J’y vois un signal positif pour notre coopération et l’évolution des relations franco-suisses", s’est-elle réjouie.
"Des discussions très positives"
Interrogée peu après par l'émission Forum, Doris Leuthard a souligné avec un clin d'œil la chaleur qui a régné - non seulement sur Paris, mais aussi entre la Suisse et la France - lors de cette rencontre. "On a vraiment eu des discussions très positives, le président et le Premier ministre apprécient la Suisse, on doit résoudre encore un ou deux points techniques entre nos deux pays, mais je pense qu'on peut dire qu'on est des partenaires fidèles qui s'apprécient", assure-t-elle.
Pour Macron, la relation fiscale "redémarre"
Le président français s’est félicité de son côté de la "qualité" de la relation avec Berne, mais aussi de "la volonté constante" de Doris Leuthard "de vouloir l’améliorer".
Dans son intervention, le chef de l’Etat français a tout particulièrement souligné les progrès dans le domaine de la fiscalité. "La relation a pu connaître des difficultés, mais à mes yeux, elle repart aujourd’hui sur des bases constructives", a-t-il affirmé.
Emmanuel Macron a notamment cité l’échange automatique d’information et l’accord sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse.
La présidente de la Confédération a d'ailleurs plaidé pour le développement de l’aéroport. "Il s’agit d’une perle pour la région", a-t-elle assuré. "Nous y trouvons encore un potentiel pour l’économie, pour des investissements."
La libre circulation, "un pilier fort de la Suisse"
Le président français s’est également exprimé sur le sort des frontaliers français, dont il a estimé le nombre à 175'000. "En matière de libre circulation des personnes, la coopération a repris pour trouver des solutions efficaces et bénéfiques à nos travailleurs et nos concitoyens", a-t-il déclaré.
Emmanuel Macron a toutefois insisté sur le "respect des principes fondamentaux de l’Union". La conseillère fédérale lui a répondu sans détour: "La libre circulation des personnes est maintenant garantie. Elle reste un pilier fort de la Suisse", a-t-elle dit.
>> Voir l'analyse de Linda Bourget dans le 19h30 :
ats/ptur
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Le terrorisme et le climat également abordés
Emmanuel Macron a encore apprécié l'engagement de la Suisse dans la lutte contre le terrorisme et son financement. "Je me réjouis de la qualité de nos relations et de l’échange d’informations", a-t-il dit, mettant aussi en avant le combat de la Confédération "pour la sauvegarde du patrimoine en zone de conflit". La présidente de la Confédération a pour sa part rappelé l'importance de l’aide au développement, en particulier en Afrique.
Enfin, le président français s’est réjoui de la "volonté d’agir" de la Suisse dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour la défense de l’accord de Paris, alors que les Etats-Unis ont récemment décidé de s’en retirer.
Rencontre avec le Premier ministre et invitation en Suisse
Doris Leuthard s'est aussi entretenue mardi après-midi avec le Premier ministre français Edouard Philippe. "Les relations se sont normalisées. Il n’y a pratiquement pas de problème majeur au niveau bilatéral, a affirmé la conseillère fédérale lors d’une conférence de presse.
Elle a profité de cette rencontre pour inviter Edouard Philippe en Suisse.
Elle s'est ensuite rendue à l'ambassade de Suisse à Paris pour s'exprimer à nouveau devant les médias.