Parti de Turquie, le porte-conteneur Mekong Spirit a été intercepté en mer Egée le 24 mai dernier.
Le gestionnaire du navire est une succursale espagnole de Lumar SA, société genevoise domiciliée chez des avocats de la place.
Selon la base de donnée maritime Equasis, la société offshore propriétaire du bateau apparaît à la même adresse postale du bout du Léman.
L'antenne genevoise "n'a qu'un rôle administratif" et l'aspect opérationnel est géré depuis Barcelone, expliquent les administrateurs suisses, qui précisent que le navire était affrété par une société tierce au moment de son contrôle.
Selon eux, cette dernière serait responsable en cas d'infraction, mais ils assurent que, renseignements pris auprès de l'assureur, la cargaison était en règle (voir encadré).
Les autorités suisses se renseignent
En Suisse, le SECO a confirmé avoir "entrepris des démarches afin d'obtenir des renseignements".
Le Mekong Spirit attend une inspection minutieuse de sa cargaison dans un port crêtois. Le capitaine a été conduit à Athènes pour y être interrogé.
Marc Renfer
Pays sous embargo
Le Soudan, où devait se rendre le navire selon les autorités grecques, fait l'objet de sanctions internationales qui interdisent de fournir du matériel militaire et des moyens de formation ou d'assistance liés à ce type de biens.
Les enquêteurs doivent déterminer si la cargaison du Mekong Spirit contrevient à l'embargo touchant ce pays africain. Contactés par la RTS, les garde-côtes grecs ont affirmé qu'ils communiqueront une fois l'inventaire mené, sans donner plus de précision sur la date.
De son côté, Lumar SA assure que la destination finale de la cargaison était l'Indonésie.