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L'implication d'anciens ministres dans la campagne sur la RIE III irrite

Ruth Metzler s'est prononcée pour la RIE III dans la presse dominicale alémanique. [Keystone - Samuel Trümpy]
L'implication d'anciens ministres dans la campagne sur la RIE III irrite / Le Journal du matin / 2 min. / le 31 janvier 2017
Plusieurs anciennes conseillères fédérales s'impliquent dans la campagne pour ou contre la RIE III, avant la votation du 12 février. Mais ces interventions ne plaisent pas à tous au Parlement fédéral.

La PDC Ruth Metzler milite en faveur de cette troisième réforme de la fiscalité des entreprises, alors que la socialiste Ruth Dreifuss s'y oppose, tout comme la PBD Eveline Widmer-Schlumpf - qui avait pourtant longtemps porté cette réforme mais qui critique une mouture qu'elle juge "déséquilibrée".

La règle tacite des Patriciens bernois, "servir et disparaître", semble donc de moins en moins s’appliquer aux ex-conseillers fédéraux. Aucune norme juridique ne réglemente pourtant leur devoir de réserve et c’est donc l’éthique de chacun qui entre en ligne de compte.

L'ego des anciens ministres en cause?

"Je constate que depuis plusieurs années il y a un trio Blocher, Couchepin, Calmy-Rey qui ne cesse de commenter de façon critique les actions du Conseil fédéral. Ils le font probablement pour des motifs d'ego, je trouve ça un peu déplacé", dénonce ainsi Olivier Feller. Le conseiller national PLR vaudois souhaiterait un peu plus de retenue mais, dit-il, "il se peut aussi que la déclaration d'Eveline Widmer-Schlumpf incite certains militants UDC à voter oui à la RIE III. En fait, ce genre de déclarations cacophoniques peuvent avoir parfois des effets inattendus."

Une intervention "extrêmement nuisible"

L'ancienne conseillère fédérale PBD grisonne se détourne de sa propre famille politique du centre-droit. Froissé, le président du PDC Gerhard Pfister dénonce cette infidélité: "Quand il s'agit d'une chose aussi importante, l'interview d'un ex-membre du gouvernement est extrêmement nuisible et on verra quelles en seront les conséquences."

Quelle que soit l'issue du scrutin, il sera difficile d'évaluer le poids que l'intervention d'Eveline Widmer-Schlumpf aura finalement eu sur le résultat. Mais en cas de rejet, il ne fait guère de doute que les critiques contre l'irruption des anciens conseillers fédéraux dans les campagnes de votation se feront plus vives.

Julien Bangerter/oang

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