Le chef des espions argentins aurait reçu des fonds suspects en Suisse

L'affaire fait actuellement les titres de la presse argentine.
L'affaire fait actuellement les titres de la presse argentine.
Une procédure a été lancée en Argentine pour savoir si le chef des services secrets a reçu des fonds suspects liés au scandale Petrobras sur un compte de Credit Suisse.

La tentaculaire enquête "Lava Jato" sur la corruption entourant le groupe brésilien Petrobras, qui entache la place financière suisse, connaît un nouveau volet helvétique (voir encadré).

A la suite d'un article de La Nacion se basant sur des aveux d'un intermédiaire financier brésilien, un procureur argentin a exigé l'ouverture d'une enquête sur l'origine de près de 600'000 dollars qui auraient atterri en 2013 sur un compte suisse de Gustavo Arribas, chef des services secrets du pays depuis fin 2015.

L'homme, ex-agent de joueurs de football proche du président argentin -il vit dans un appartement loué par Mauricio Macri- a nié avoir reçu cet argent et s'est présenté devant la justice jeudi.

Demande d'entraide en vue

Dans son écrit consulté par la RTS, le procureur explique que cinq versements provenaient d'une société qualifiée "d'écran" par la justice brésilienne et ayant servi à payer des pots-de-vin.

Il demande que -via une demande d'entraide- la justice suisse fournisse de la documentation sur le compte de Credit Suisse incriminé.

Marc Renfer

Publié

Demande pas encore arrivée en Suisse

Contacté par la RTS, l'Office fédéral de la justice a affirmé ne pas encore avoir reçu de demande argentine.

Le Ministère public de la confédération (MPC) a de son côté indiqué qu'aucune procédure n'était ouverte et que, par conséquent, aucun compte bancaire n'avait été bloqué.

Egalement joint, Credit Suisse a expliqué ne pas commenter "des spéculations concernant des relations clientèle" et toujours "s'engager à gérer ses affaires dans le strict respect de toutes les lois".

Le scandale Petrobras/Odebrecht et la Suisse

Le MPC mène depuis avril 2014 plusieurs enquêtes pénales pour soupçon de blanchiment et de corruption d'agents publics étrangers dans ce dossier.

Les procédures mis à jour environ 340 relations d'affaires suspectes et concernent des centaines de comptes ouverts dans plus de 40 établissements bancaires en Suisse.

Pendant près de dix ans, des comptes suisses ont accueillis des commissions reçues par des personnalités influentes et des politiciens brésiliens contre l'obtention de contrats publics.

Le journal La Nacion soupçonne que les versements à Gustavo Arribas aient pu faciliter l'attribution au groupe Odebrecht de chantiers de chemins de fer à Buenos Aires.