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"Faut-il une guerre pour commencer à discuter avec nos voisins?"

L'interview intégrale de Christophe Keckeis
L'interview vidéo de Christophe Keckeis / Info en vidéos / 11 min. / le 14 janvier 2017
"La neutralité est une chance incroyable", affirme Christophe Keckeis à la RTS. Pour autant, l'ancien chef de l’armée suisse critique vertement le discours de l'UDC encourageant la Suisse à l'isolationnisme.

Guy Parmelin a annoncé cette semaine l'abandon du projet FIS, un système permettant aux hauts gradés de suivre en temps réel le déploiement de leurs troupes. La perte est estimée à 170 millions de francs pour la Confédération.

La décision du conseiller fédéral est saluée par Christophe Keckeis, ancien chef de l’armée et responsable du lancement de ce projet inclus dans la réforme Armée XXI.

"Impressionné par le courage" de Guy Parmelin

"Je suis impressionné par le courage de ce nouveau conseiller fédéral qui prend des décisions", affirme-t-il dans l'émission Forum dimanche. Christophe Keckeis reconnaît son erreur mais estime "qu’on n’a pas perdu de temps" dès le moment où, en 2012, les problèmes ont été identifiés.

L'ancien chef estime qu'il n'y a pas de dysfonctionnement dans l’armée, malgré les nombreux problèmes connus - de la polémique autour de Bodluv, futur bouclier anti-aérien 2020, à la dramatique série de crash d’avions, dont le dernier en septembre, en passant par le vol de données à l’entreprise Ruag.

"Ueli Maurer n’est jamais devenu un homme d’Etat"

En revanche, Christophe Keckeis n’épargne pas Ueli Maurer, son ancien chef à la tête du Département fédéral de la défense. Pour lui, le ministre UDC "n'est jamais devenu un homme d'Etat": il est resté partisan, sous influence d’une aile de son parti.

L’ancien chef militaire critique d'ailleurs cette frange de l'UDC, "qui utilise la neutralité pour ne rien faire". "Ces gens-là pensent qu’il faut une guerre pour commencer à discuter avec nos voisins sur la manière de résoudre cette guerre", assène-t-il.

Coordination avec les pays voisins

Fervent défenseur de la neutralité, Christophe Keckeis estime que la complexité des conflits actuels doit impérativement conduire à préparer en amont la sécurité avec les pays limitrophes, et à oeuvrer en vue d'accords bilatéraux et d'une coordination accrue.

"Si on veut à tout prix parler de neutralité, alors regardons ce qu’ont fait les anciens pays neutres comme la Finlande, la Suède, l’Irlande l’Autriche."

>> Retrouvez l'interview intégrale dans l'émission Forum à 18h45 sur La Première.

Propos recueillis par Laetitia Guinand

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