Le programme fédéral "Jeunesse et Musique" peine à se concrétiser

En septembre 2012, la Suisse faisait preuve d'un esprit pionnier en acceptant (par 72% de voix) d'inscrire l'éducation musicale dans sa Constitution. Or, quatre ans plus tard, les réalisations concrètes peinent à se faire voir: "Au lendemain de la votation, le conseiller fédéral Alain Berset a mis en place un groupe d'experts, qui a réalisé en un temps record un travail sur l'ensemble de l'état de l'éducation musicale en Suisse", a expliqué mercredi à la RTS Christine Bouvard Marti, présidente de l'Association suisse des écoles de musique (ASEM).

Un système de tarifs des écoles des musiques a bel et bien été voté par le Parlement, tout comme le programme "Jeunesse et Musique" (J+M). Basé sur le modèle "Jeunesse et Sports" (J+S), ce dernier vise à encourager les jeunes dans leur parcours musical, en proposant notamment un camp de musique et un projet de concert.

Pas d'accompagnement sur la durée

Contrairement à la version sportive, J+M ne ne prévoit pas d'accompagner le jeune musicien sur la durée. En effet, le programme financera des projets limités dans le temps, soit pas plus de six mois.

Cette politique d'encouragement au coup par coup n'est pas du goût des écoles de musique, qui redoutent de voir ce programme absorber quelques millions du budget fédéral à disposition.

Attirer les musiciens suisses dans les Hautes écoles

"L'un des principaux soucis pour nous, c'est l'encouragement des talents: la Suisse a besoin d'un concept national qui recouvre tant les offres des écoles, des écoles de musique et des organisations musicales, afin de forger de jeunes talents", selon Christine Bouvard Marti.

Dotée d'une solide réputation internationale, les Hautes écoles de musique helvétiques constituent la crème de la formation musicale. Or les Suisses y sont minoritaires, a encore regretté la présidente de l'ASEM.

Simon Corthay et Josiane Peret