Publié

La quadrature du cercle "possible" pour appliquer l'initiative du 9 février

Les drapeaux suisse et européen. [keystone - Gaetan Bally]
La quadrature du cercle "possible" pour appliquer l'initiative du 9 février / Forum / 3 min. / le 11 novembre 2016
La mise en oeuvre de l'initiative de l'UDC "Contre l'immigration de masse" entre dans la dernière ligne droite. L'Union européenne serait prête à accepter le dernier projet imaginé aux Etats, a relevé vendredi un diplomate européen.

"Ce que nous voyons actuellement semble indiquer que la quadrature du cercle est possible", a déclaré le diplomate proche de la Commission européenne devant un petit cercle de journalistes suisses. "Mais nous devons continuer à travailler à une solution", a-t-il ajouté.

Ces propos interviennent après que des diplomates suisses ont expliqué dans la matinée à des représentants de l'Union européenne (UE) le projet de mise en oeuvre adopté lundi par la commission des institutions politiques du Conseil des Etats.

Il s'agit de contraindre les employeurs à inviter à un entretien les candidats indigènes à un emploi et à justifier un éventuel refus d'engagement. Ne seraient toutefois concernées que les entreprises actives dans un secteur où le taux de chômage est plus élevé que la moyenne.

>> Lire aussi : La commission des Etats durcit la proposition sur l'immigration de masse

Compatible avec la libre circulation

Le diplomate n'a pas voulu s'exprimer plus en détail, notamment quant à la compatibilité de cette solution avec la libre circulation des personnes. Selon la commission du Conseil des Etats, celle-ci préserve les accords de libre circulation.

"Il est clair que toute liberté a ses limites et peut être soumise à certaines conditions", a déclaré le responsable européen. La ligne rouge à ne pas franchir est la discrimination ouverte des citoyens européens.

"Bonne volonté et pragmatisme"

Pour l'UE, la manière dont les dispositions suisses seront appliquées dans la pratique semble jouer un rôle important. Le diplomate interrogé souligne que l'UE n'apprécierait pas que ses citoyens viennent se plaindre d'être discriminés sur le marché du travail suisse.

Bruxelles attend maintenant le 16 décembre, date à laquelle les Chambres fédérales voteront sur la mise en oeuvre de l'initiative de l'UDC. Le diplomate est confiant dans le fait que la bonne volonté et le pragmatisme des deux côtés permettront de trouver une solution.

Craintes d'un précédent

L'UE nourrit cependant une inquiétude: que des concessions accordées à la Suisse constituent un précédent, notamment dans le cadre des négociations en vue de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

ats/kkub

Publié