L'altitude transmise au pilote du F/A-18 qui s'est écrasé était trop basse
L'altitude transmise par le service de sécurité aérienne de la base de Meiringen (BE) au pilote du F/A-18 qui s'est écrasé le 29 août était trop basse pour l'espace aérien spécifié, a indiqué mardi la justice militaire.
Le jour de l'accident, le pilote a demandé au contrôleur de la circulation aérienne à Meiringen de lui indiquer l’altitude de franchissement à laquelle il pouvait poursuivre son vol, indique un communiqué de la justice militaire.
Le contrôleur aérien lui a alors indiqué une altitude de 10'000 pieds (soit 3050 mètres environ). Comme l’enquête l'a montré, l'altitude transmise par le contrôleur aérien était inférieure à l'altitude minimale de sécurité prévue pour cet espace, soit 14'300 pieds (ou 4360 mètres environ).
Pas de plainte contre une personne en particulier
L’enquête va chercher à déterminer la raison de cette indication et l'influence de celle-ci sur la suite des événements, ainsi que le lien entre la réaction du pilote à cette communication et l’accident.
Pour l'instant, l'enquête ne vise personne en particulier. Le contrôleur aérien de Skyguide qui a donné au pilote une indication d'altitude trop basse travaillait au centre de sécurité depuis 2015. Il jouit toujours de la présomption d'innocence. Mais rien n'est exclu, y compris l'ouverture d'une enquête pénale par la justice militaire.
Pas d'issue à l'enquête avant la fin de l'année
A ce jour, aucun indice n'a été retrouvé qui fasse penser à une défaillance technique ou qui permette d'établir un lien avec l'installation radar de la base de Meiringen. Il s'agit d'une appréciation provisoire, en vue d'établir les faits et non de viser certaines personnes, selon la justice militaire.
Il est encore trop tôt pour établir la cause de l'accident. L'enquête continue d'explorer toutes les pistes et il ne faut pas s'attendre à une issue avant la fin de l'année. Le système enregistreur de paramètres n'est pas à même de fournir des données utilisables.
ats/ptur
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Indication donnée après problème de radar
Selon les résultats intermédiaires de l'enquête, quelques minutes après le décollage de la patrouille des deux F/A 18 depuis la base de Meiringen, le second pilote, un Vaudois de 27 ans encore en formation, a perdu le contact radar avec son leader, pour une raison encore inconnue.
Le pilote a alors demandé au contrôleur de Skyguide de lui indiquer l'altitude de franchissement à laquelle il pouvait poursuivre son vol. "Il a ainsi respecté les règles en vigueur dans le cas d'une rupture par contact radar", selon la justice militaire.
"Nous ne pouvons pas revenir en arrière", écrit Skyguide
Skyguide a réagi mardi: il semble que les actions des services de la navigation aérienne aient contribué à l'accident survenu dans la région du Susten, a écrit le service de navigation aérienne mardi après-midi.
"Nous sommes infiniment affectés par cet événement. Nous ne pouvons pas revenir en arrière", poursuit le communiqué.
Avec l'ensemble des parties concernées, Skyguide peut en revanche "tirer les leçons de cet accident afin de continuer à améliorer la sécurité de l'aviation militaire".
Elle apportera tout son soutien à l'enquête militaire, assure-t-elle, et a ouvert de son côté une enquête interne.