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"Un tremblement de terre en Suisse pourrait coûter 40 à 60 milliards"

Duplex Jean-René Fournier, conseiller aux Etats, PDC, VS
Duplex Jean-René Fournier, conseiller aux Etats, PDC, VS / Mise au point / 2 min. / le 28 août 2016
Dans un entretien à l'émission Mise au point dimanche, le conseiller aux Etats (PDC) valaisan Jean-René Fournier revient sur les risques sismiques en Suisse et sur la motion qu'il a déposée demandant une assurance obligatoire.

Après le séisme qui a causé d'importants dégâts humains et matériels dans plusieurs villages d'Ombrie, en Italie, mercredi à l'aube, la question de la résistance des constructions à un tel événement se pose aussi en Suisse. Car "le risque sismique est le plus important des risques naturels", met en garde la Fondation pour la dynamique des structures et le génie parasismique dans un document d'information.

La Suisse ne dispose de normes de construction parasismique modernes que depuis 1989. Et "la sécurité parasismique de plus de 80% des ouvrages est inconnue et, le plus souvent, insuffisante", avertit le dépliant.

>> Le reportage sur les risques de séisme en Suisse :

Séisme non assuré
Séisme non assuré / Mise au point / 3 min. / le 28 août 2016

Une question de "solidarité nationale"

Ce risque naturel - le seul non encore assuré - potentiellement le plus destructeur en raison de la densité d’urbanisation, a poussé le conseiller aux Etats valaisan Jean-René Fournier à déposer une motion demandant une assurance "tremblement de terre" obligatoire couvrant tout le territoire suisse.

Pour l'élu valaisan, interrogé dans l'émission Mise au point, il s'agit de créer une "solidarité nationale", rappelant que le Valais et Bâle sont les deux régions les plus exposées aux séismes. "Cette assurance tremblement de terre permettrait notamment d'avoir des prestations à un coût raisonnable, ce qui n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui", relève-t-il.

Jean-René Fournier affirme que 20 cantons sont d'accord pour introduire cette assurance, alors que les six autres "sont d'accord sur le fond mais pas sur le projet proposé". Il regrette ainsi "l'excès de mauvaise humeur du Conseil fédéral", qui a recommandé au Parlement de classer sa motion, pourtant acceptée par les deux Chambres.

Des privés "livrés à eux-mêmes"

"En cas de tremblement de terre d'intensité 6 sur l'échelle de Richter en Suisse, d'après les compagnies de réassurance, c'est entre 40 et 60 milliards de dégâts", affirme le conseiller aux Etats démocrate-chrétien. C'est donc les privés et l'économie dans son ensemble qui seraient gravement touchés, ajoute-t-il.

En cas de séisme, "l'Etat va d'abord se concentrer pour reconstruire ses hôpitaux, ses infrastructures, les usines électriques, etc.", selon Jean-René Fournier. Par conséquent, les privés seraient "livrés à eux-mêmes". Les difficultés des propriétaires, incapables de rembourser leurs prêts hypothécaires, retomberaient également sur les banques.

Pour étayer son argumentaire, l'élu rappelle la situation des personnes sinistrées après le tremblement de terre de L'Aquila, en Italie. Plus de sept ans après les faits, "il y a des gens qui ne sont toujours pas dans des habitations convenables, qui sont toujours dans des habitations provisoires."

gax

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500 à 800 séismes par an en Suisse

Chaque année, le Service sismologique suisse (SED) basé à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich enregistre entre 500 et 800 séismes. Dix à quinze sont ressentis par le public.

Seul un tous les 10 à 20 ans crée des dégâts sérieux, et une catastrophe survient tous les 50 à 150 ans, selon le SED.

La carte des "aléas sismiques" en Suisse

La carte des "aléas sismiques en Suisse a été mise à jour l'automne dernier.