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Un avis de droit contredit la position fédérale sur les langues à l'école

Cours de français dans une classe de Wil, en Thurgovie. [Keystone - Regina Kühne]
Un avis de droit contredit la position fédérale sur les langues à l'école / Le 12h30 / 1 min. / le 11 juillet 2016
Pour le professeur Andreas Glaser, il n'y a rien d'illégal à n'enseigner qu'une seule langue étrangère à l'école primaire. Sa position contredit celle de la Berne fédérale dans le cadre d'Harmos.

L'avis de ce spécialiste zurichois du droit constitutionnel est rapporté lundi dans la Neue Zürcher Zeitung. Le professeur estime que les cantons qui n'ont pas adhéré au concordat Harmos ne peuvent pas être forcés d'en appliquer les directives.

Cette expertise fragilise un peu plus la possible intervention de la Confédération pour harmoniser l'enseignement des langues, telle qu'annoncée la semaine dernière par le conseiller fédéral Alain Berset.

Six cantons directement concernés

L'avis de droit concerne en premier chef la Thurgovie, qui s'apprête à reléguer le français à l'école secondaire, mais aussi les cinq autres cantons qui veulent - via des initiatives populaires - limiter l'enseignement à une seule langue étrangère au primaire.

Le concordat Harmos, lui en prévoit deux: c'est le fameux compromis des langues. Mais les Thurgoviens ont refusé Harmos en votation populaire, comme six autres cantons alémaniques.

Arguments en faveur de l'autonomie cantonale

A en croire Andreas Glaser, la Constitution ne permet pas de leur imposer des pratiques auxquelles ils s'opposent. Son avis contredit celui de l'Office fédéral de la culture et apporte de l'eau au moulin des défenseurs de l'autonomie des cantons, dont beaucoup jurent qu'ils ne se laisseront pas manger tout crus par Berne.

Alain Arnaud/oang

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