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"Le vote de la Grande-Bretagne pourrait s'avérer positif pour la Suisse"

Micheline Calmy-Rey en juin 2014. [KEYSTONE - Marcel Bieri]
"Le vote de la Grande-Bretagne pourrait s'avérer positif pour la Suisse" / Le Journal du matin / 5 min. / le 24 juin 2016
L'ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, surprise du vote favorable au Brexit, relève que la Suisse pourrait, grâce à la Grande-Bretagne, continuer sur sa voie médiane avec l'Union européenne.

"Pour la Suisse la situation est nouvelle, tout est possible, dans la mesure où ce vote poussera aux réformes institutionnelles au sein de l'Union européenne", a relevé l'ex-ministre des Affaires étrangères sur les ondes de la RTS.

"Toute la discussion sur le Brexit a démontré qu'il y avait deux visions très différentes à l'intérieur de l'UE, une vision qui veut plus de solidarité pour les migrants, plus de politiques communes et une autre vision qui veut plus d'indépendance et qui met la priorité sur les intérêts strictement nationaux, c'est-à-dire l'accès aux marchés comme la Grande-Bretagne et aussi la Suisse."

"La Suisse pourrait devoir à la Grande-Bretagne sa voie médiane"

Micheline Calmy-Rey avait déjà dit dans l'émission Forum qu'un Brexit forcerait le Royaume-Uni à renégocier son partenariat avec l'Europe, ce qui serait bénéficiaire pour la Suisse. Ces propos avaient d'ailleurs soulevé des réactions critiques à Berne.

>> Lire à ce sujet : Critiques sous la Coupole après les propos de Calmy-Rey sur le Brexit

Elle conserve sa vision, estimant que le vote de la Grande-Bretagne pourrait s'avérer positif pour la Suisse "le jour où l'UE sort de son mode binaire - c'est-à-dire soit on est dedans soit dehors - et accepte un peu de diversité dans les modes d'intégration. C'est-à-dire que la Suisse pourrait bien devoir à la Grande-Bretagne la possibilité de continuer sur sa voie médiane."

"Pas dans l'intérêt de la Suisse de courir à Bruxelles"

Et de relever qu'il ne serait pas stratégique pour la Confédération de se presser pour entamer les négociations avec l'UE. "Je ne suis pas sûre que ça soit dans l'intérêt de la Suisse de courir à Bruxelles pour signer en quelques jours des accords qui sont délicats et qui manifestement seront loin de répondre aux attentes des Suisses."

Micheline Calmy-Rey note que "la sortie de la Grande-Bretagne va générer des discussions à l'intérieur de l'UE. Quelques Etats vont réclamer plus d'indépendance, plus de contrôle sur les politiques menées. Ca pousse aux réformes institutionnelles et la Grande-Bretagne va devoir négocier avec l'UE sa sortie, donc "wait and see"..."

lgr

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Similitudes avec le vote du 9 février 2014

L'ancienne conseillère fédérale voit dans ce Brexit des similitudes avec le vote des Suisses sur l'immigration de masse. "Ca a été une votation aussi sur la question de la globalisation, et en particulier de la maîtrise de la migration."

"Il y a des gagnants et des perdants dans la globalisation, des gens qui en bénéficient, d'autres qui au contraire restent sur la touche et on leur dit vous risquez de perdre votre emploi avec cette migration en provenance de l'Union européenne. Et surtout votre culture, votre identité est mise en danger, ça a convaincu au-delà du cercle des perdants de la globalisation."

"Maintenant la Grande-Bretagne va retrouver le contrôle sur la migration en provenance de l'UE."