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La police fédérale de plus en plus saisie dans des affaires de blanchiment

86% des cas signalés l'an dernier ont été transmis aux autorités pénales. [Martin Ruetschi]
Les communications ayant trait au blanchiment d'argent auprès de fedpol ont augmenté de 35% en 2015. - [Martin Ruetschi]
La corruption est devenue le problème numéro un dans la lutte contre le blanchiment d'argent. Elle est devenue le motif le plus fréquent des communications adressées à la Suisse, selon l'Office fédéral de la police (Fedpol).

Le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS) a enregistré en 2015 2367 communications ayant trait au blanchiment, soit 35% de plus qu'en 2014, peut-on lire dans le rapport annuel de l'Office fédéral de la police (Fedpol) publié mardi. Plus de 90% des signalements émanaient de banques.

Les montants communiqués ont aussi pris l'ascenseur, passant à 4,8 milliards (+44,5%). Le MROS a parallèlement envoyé 579 demandes concernant 2144 personnes et entreprises étrangères à 95 services partenaires.

Plusieurs grandes affaires

La corruption, et non plus l'escroquerie, a été le motif le plus fréquent de blanchiment. En 2014 déjà, les cas de corruption avaient été multipliés par deux. Plusieurs grandes affaires occupent les autorités helvétiques, comme celles concernant le groupe pétrolier brésilien Petrobras ou un ex-ministre grec de la Défense.

Les escroqueries au hameçonnage de données permettant d'accéder aux comptes bancaires ("phishing") ont aussi augmenté: 142, soit 38 de plus.

ats/jvia

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Financement du terrorisme en hausse

Le financement du terrorisme n'apparaît que de manière marginale dans le rapport de Fedpol. Mais il est aussi en hausse: 38 communications ont été annoncées, contre neuf en 2014. Elles portent sur 32 millions de francs.

L'Europe discute d'un renforcement de la coopération internationale et d'un blocage plus systématique des fonds. Les discussions internes portent sur un contrôle plus drastique des instruments de transfert anonymes, sur un accès facilité aux banques de données centrales et sur l'endiguement du trafic des biens culturels.

Selon Fedpol, la Suisse a tout à gagner de l'adoption de mesures efficaces et applicables. Elle participe régulièrement aux groupes de travail européens et internationaux sur la question.