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"Vache à lait" ou ces initiatives populaires qui prêtent à confusion

La Chancellerie fédérale avait interpellé les auteurs de l'initiative, à propos du titre. [Keystone - Alessandro della Valle]
Les titres des initiatives populaires prêtent parfois à confusion / Le Journal du matin / 2 min. / le 9 mai 2016
Les initiatives dites "Vache à lait" ou "Pro service public", soumises au peuple suisse le 5 juin, sont critiquées pour leur titre. Or ce dernier joue un rôle déterminant dans le résultat de la votation.

Dans l’histoire des initiatives, certains titres étaient peu compréhensibles, voire carrément trompeurs. Ainsi l'initiative populaire intitulée "Pour la liberté de parole", qui avait échoué au stade de la récolte de signatures en 1999, voulait en fait abolir la norme antiraciste.

Et parfois, le changement du nom se fait juste avant le dépôt des signatures. C'est le cas de l'initiative "Pour un financement équitable des transports", soumise à votation le 5 juin et que l'on connaît mieux sous le nom d'initiative "Vache à lait".

Un titre peut induire en erreur

"Lors de l'examen préliminaire, la Chancellerie fédérale a simplement rendu le comité d'initiative attentif au fait que le titre pouvait induire en erreur en raison de son évocation agricole. C'est la raison pour laquelle le comité a renoncé" explique Claude Gerbex, porte-parole de la Chancellerie fédérale.

Il existe une autre raison de modifier le nom des initiatives: lorsque le titre comporte des éléments publicitaires. Et si la chancellerie est si attentive, c'est que le titre joue un rôle déterminant - en particulier chez les votants qui n'ont pas eu le temps ou l'envie de creuser le sujet.

"Si la formation de l'opinion se fait très vite, le titre est décisif" souligne le politologue Claude Longchamp. "C'est aussi pourquoi on a changé certains titres comme "vache à lait". Cela reste une information très limitée, très générale, pour les personnes qui se décident très vite."

Pas d'influence politique

Au cours des vingt dernières années, seuls deux titres d'initiative ont dû être modifiés. Mais la Chancellerie fédérale n'a que la charge d'effectuer un examen formel. Il n'est pas question pour elle d'opérer un choix politique en fonction, par exemple, de l'adéquation d'une initiative au droit international.

Muriel Ballaman/oang

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