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Trois comités d'opposants au 2e tube du Gothard lancent leur campagne

Les opposants au deuxième tube du Gothard ont lancé leur campagne lors d'une conférence de presse, mercredi à Berne.
Les opposants au deuxième tube du Gothard ont lancé leur campagne lors d'une conférence de presse, mercredi à Berne.
Plusieurs opposants au projet de construction d'un deuxième tube au Gothard ont mis en avant, mercredi à Berne, le ferroutage comme alternative "moins coûteuse et plus efficace".

Une variante d'assainissement, qui garantirait également la liaison avec le Tessin, a été présentée par Oskar Stalder, du groupe "Assainir à moindre coût", l'un des trois organisateurs de la conférence, avec  le "Comité centre-droit contre le deuxième tunnel au Gothard" et l'association "RailValley".

Selon l'analyse du groupe "Assainir à moindre coût", le ferroutage permettrait d'économiser 2 milliards de francs par rapport à la solution qui sera proposée au peuple le 28 février.

L'assainissement avec ferroutage serait terminé en 2026, argue encore l'ancien chef d'unité CFF Infrastructure, contre 2035 pour la version avec un deuxième tunnel. Ce concept, présenté la semaine dernière à Lausanne, a été réalisé par un groupe d'ingénieurs et d'experts de la circulation indépendant.

>> Relire sur ce sujet : Des ingénieurs proposent une solution alternative au 2e tube du Gothard

Objectif impossible

Pour Mathias Tromp, ancien directeur de BLS SA, le tunnel de base de la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NLFA) n'a "pas les capacités et n'est pas conçu pour absorber le transport des poids lourds au Gothard durant la réfection du tunnel routier", écrit-il, cité dans un communiqué du comité interpartis "Oui au tunnel du Gothard", en réponse à la proposition d'attendre la mise en exploitation de la NLFA (voir encadré).

La chaussée roulante devrait offrir 80 à 100 trains de plus qu'actuellement, souligne Mathias Tromp. "Un objectif impossible et absurde", estime-t-il.

Les trois groupements d'opposants affirment pour leur part que les infrastructures nécessaires à la construction d'une deuxième galerie gaspilleront beaucoup plus de surface dans les cantons d'Uri et du Tessin qu'une solution de ferroutage. Elles appellent donc à rejeter l'objet lors des votations en février et demandent un réexamen des autres solutions.

ats/fme

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"Gaspillage au Gothard"

L'association pour le développement de l'innovation dans le trafic ferroviaire regrette que le Conseil fédéral se soit décidé pour une variante coûteuse. Un assainissement pourrait être effectué à un prix très avantageux si les adaptations aux normes européennes se réalisaient de manière similaire à la réfection du tunnel de l'Arlberg par l'Autriche.

Isabelle Chevalley (Vert'libérale/VD) parle d'un "gaspillage au Gothard" et rappelle qu'avec ce projet, il faudra assainir deux tunnels d'ici 30 à 40 ans. "C'est de cette façon que des ressources destinées aux transports suisses seront gaspillées au détriment de milliers de pendulaires".

"Aucune fermeture totale nécessaire d'ici à 2035"

Dans leur communiqué commun, "Assainir à moindre coût", le "Comité centre-droit contre le deuxième tunnel au Gothard" et l'association "RailValley" basent leur réflexion sur le rapport "Expertise 2015". Publié par l'Office fédéral des routes au début novembre, il précise "qu'aucune mesure de réfection de grande envergure à la dalle intermédiaire et exigeant une fermeture totale du tunnel ne soit apparemment nécessaire d'ici à 2035", alors qu'une première analyse articulait 2025, comme année limite.

Forts de ce constat, ils appellent à attendre la mise en exploitation de la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NLFA), prévue l'an prochain, avant d'assainir le tunnel routier. Selon le président de RailValley, Stefan Krebser, cité dans le communiqué, "le tunnel routier du Gothard pourrait être exploité pendant au moins deux décennies encore sans un seul jour de fermeture totale".