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Alain Berset: "Le DPI doit pouvoir être pratiqué avec des règles suisses"

Le conseiller fédéral Alain Berset. [Marcel Bieri]
Alain Berset, chef du Département fédéral de l'intérieur / L'invité de la rédaction / 24 min. / le 21 mai 2015
Le peuple se prononce indirectement le 14 juin sur l'autorisation du diagnostic préimplantatoire (DPI). Pour le conseiller fédéral Alain Berset, la Suisse doit s'aligner sur les autres pays européens.

"Aujourd'hui un couple porteur d'une maladie héréditaire grave et risquant de la transmettre à son enfant n'a d'autre choix que d'aller à l'étranger pour pratiquer un DPI", a indiqué le chef du Département de la santé dans le Journal du matin de la RTS.

Celui-ci a rappelé que la quasi-totalité des pays européens autorisaient l'analyse, lors d'une fécondation in vitro, du bagage génétique des embryons avant de les implanter dans l'utérus de la mère. "Il est donc nécessaire de pouvoir pratiquer le DPI en Suisse, avec des règles suisses, afin de donner la possibilité à ceux qui en ont besoin d'y avoir accès."

"Voie médiane"

Aux opposants qui affirment que le projet de loi ne comporte pas suffisamment de garde-fou, le Fribourgeois rétorque que si "le Parlement s'est en effet arrêté sur une version un peu plus ouverte que ce que souhaitait le Conseil fédéral, celle-ci reste nettement plus restrictive que dans tous les autres pays voisins. C'est donc une voie médiane avec une cadre relativement strict."

Parmi les autres craintes des détracteurs figure l'éventuelle application du "bébé médicament": l'utilisation du DPI pour sélectionner un embryon avec un profil génétique qui permettrait au futur enfant de donner des tissus sains à un frère ou une soeur malade.

Sur ce point, le chef de la Santé est clair: "Nous ne souhaitons pas que cela soit autorisé chez nous. Le Parlement l'a clairement rejeté dans la loi. De plus, la modification de la Constitution sur laquelle nous votons en juin ne le permettrait pas", déclare-t-il.

Une loi qui pourrait être repensée

En cas de oui, les opposants brandissent la menace d’un référendum contre la loi d’application. Alain Berset pourrait-il revenir sur certains aspects du texte dans un tel cas?

Il ne l’exclut pas: "Un deuxième débat pourrait avoir lieu sur les modalités concrètes. Quelles sont les limites qu’on doit poser par rapport à d’autres pays? Qu’est-ce qu’on veut autoriser ou interdire? Il serait possible d’accepter la loi d’application telle quelle, comme le souhaite le Conseil fédéral, mais il serait également possible d’en faire une autre, peut-être plus restrictive."

kg

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