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"Le problème c'est qu'on ne veut pas payer deux fois pour le même service"

Jean-François Rime, président de l'USAM. [Keystone - Peter Klaunzer]
Jean-François Rime, président de l'USAM / L'invité de la rédaction / 22 min. / le 7 mai 2015
Le directeur de l'USAM Jean-François Rime a combattu jeudi à la RTS la révision de la loi sur la radio et la télévision (LRTV), soumise à votation le 14 juin.

"Madame Leuthard, qui est très habile politiquement, est un peu moins habile quand il s'agit de réfléchir sur les questions économiques", a répondu Jean-François Rime  à la conseillère fédérale interrogée mardi sur la RTS.

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"Le problème c'est qu'on ne veut pas payer deux fois pour le même service", argumente le président de l'Union des arts et métiers (USAM), à l'origine du référendum contre cette révision. "Si chacun paie pour le service public à la maison, je ne vois pas pourquoi je paierais une deuxième fois dans l'entreprise, d'autant plus que les administrations ne paieront pas."

Quel moyen pour économiser dans le service public?

La révision de la LRTV prévoit que les entreprises réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 500'000 francs seront exemptées de cette taxe. Cet argument ne satisfait pas le conseiller national UDC fribourgeois. "Aujourd'hui, les entreprises paient à peu près 40 millions, à l'avenir elles paieront 200 millions!"

Et d'ajouter qu'en aucun cas il ne fait un procès d'intention à la SSR. "Je n'attaque pas la radio-télévision, ce que je n'accepte pas c'est qu'on prenne 160 millions de plus aux entreprises dans une période qui est déjà extrêmement difficile avec le franc fort. On ne s'est surtout pas posé la question de savoir si on avait moyen de faire des économies dans le service public."

Besoins de la population omis

L'entrepreneur bullois regrette qu'on ne tienne pas davantage compte des besoins des "clients" du service public. "On devrait se poser la question du fonctionnement des besoins de la population, des clients. Moi je ne dois pas raisonner vis-à-vis de mes clients en disant 'moi pour vivre j'ai besoin qu'on me paie tant', je dois répondre aux besoins de ma clientèle."

Clientèle dont l'évolution n'est pas assez prise en compte, relève encore Jean-François Rime. "Je suis convaincu que dans les 5 ans qui viennent, avec le développement des moyens électroniques, des ordinateurs, des téléphones portables, les besoins des clients, notamment des jeunes, ne seront plus du tout les mêmes."

Lara Gross

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L'USAM pas assez engagée sur l'impôt successoral?

Certains élus s'étonnent de l'énergie dépensée par l'USAM pour contrer la révision de la LRTV au détriment de la campagne contre l'impôt sur les successions.

"On est seuls sur le sujet de la radio-télévision", souligne Jean-François Rime. "Personne ne s'est intéressé vraiment, bien sûr que si vous êtes président de Novartis, que Novartis paie 50'000 ou 100'00 francs pour la radio-télévision, ce qui les intéresse c'est plutôt leur salaire et leur bonus en fin d'année."

Quant à l'impôt sur les successions, Jean-François Rime souligne que l'USAM n'est pas leader. "Vous savez très bien que lorsqu'on fait ces campagnes, on se répartit les sujets, c'est le PDC qui est responsable de cette campagne et on va se battre sur les successions."