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"La Suisse est en retard en matière de réglementation sur le tabac"

Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement Romand d'Etudes des Addictions (GREA). [Keystone - Laurent Gilliéron]
Jean-Félix Savary, secrétaire général du GREA / L'invité de la rédaction / 22 min. / le 25 mars 2015
"La Suisse est le pays d'Europe le plus souple en matière de publicité pour le tabac", a affirmé mercredi à la RTS Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement romand d'études des addictions (GREA).

"On peut même dire qu'elle connaît un certain retard en matière de réglementation", a déclaré le responsable au micro de la RTS mercredi, alors que la loi sur les produits du tabac va être examinée prochainement par le Parlement, et que des associations réclament l'interdiction de la publicité pour le tabac.

"Société d'interdits"

Sur une interdiction du tabac pour les jeunes nés au XXIe siècle, à l'instar de la Nouvelle-Zélande, Jean-Félix Savary se montre plus mitigé.

"Une prohibition totale ne ferait qu'engendrer davantage de problèmes", affirme-t-il, en évoquant la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis et la hausse de la consommation qu'elle avait engendrée.

Pour le responsable, la prévention doit savoir ménager une forme de psychologie des masses: "Avec la société d'interdits que nous vivons en ce moment, la population a déjà un sentiment de raz-le-bol. Trop d'interdits conduisent à rejeter en bloc les mesures de prévention."

Retour sur les mesures anti-tabac prises à travers le monde:

Tabac, publicité et législations à travers le temps

kkub

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Prendre le contrôle du marché du cannabis

Alors que la consommation du cannabis par les jeunes n'est qu'en légère baisse, en comparaison avec celle du tabac, Jean-Félix Savary met le doigt sur le statut légal des deux substances.

"La cannabis est régi par un marché de prohibition, on n'arrive donc pas à intervenir", note-t-il.

"La seule manière de se débarrasser du deal de rue est de prendre le contrôle du marché", estime le secrétaire général du GREA, pour qui le durcissement actuel de la répression est alarmant, "car il pourrait conduire à des crises sanitaires graves parmi les consommateurs."