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L'initiative Ecopop subit une lourde défaite dans les urnes

Ecopop. [Laurent Gilliéron]
La campagne pour le non à Ecopop a été très présente sur les affiches. - [Laurent Gilliéron]
Les Suisses ont balayé dimanche l'initiative populaire lancée par l'association Ecologie et population (Ecopop). Le non a atteint 74,1%, alors que les sondages prévoyaient un score plus serré.

Peuple et cantons ont glissé dans l'urne dimanche un non résolu à l'initiative "Halte à la surpopulation - Oui à la préservation durable des ressources naturelles". Le texte lancé par Ecopop et repoussé par 74,1% des Suisses voulait réduire drastiquement l'afflux de migrants et promouvoir la contraception dans les pays pauvres. Il n'a trouvé grâce dans aucun canton, même pas au Tessin (63,1% de non) annoncé pourtant comme acquis à l'initiative dans les sondages.

Net rejet en Suisse romande

Le rejet est particulièrement massif en Suisse romande. Les Vaudois ont écarté le texte à 82,7%, suivis par les Valaisans (78,7%), les Genevois (78,6%), les Neuchâtelois (78,2%), les Jurassiens (77,2%) et les Fribourgeois (74,5%). Les Bernois ont également sèchement refusé l'initiative (74,9%). Parmi les moins insensibles aux arguments d'Ecopop, on retrouve Schwyz (65,8%) et Obwald (67,4%).

Le vote romand commune par commune

Ecopop: le non romand commune par commune

Afficher en plus grand: le vote romand commune par commune sur Ecopop

Ce scrutin intervient dix mois après l'acceptation de l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse", approuvée  par 50,3% des Suisses. Autorités et milieux économiques ne cachaient pas leur soulagement dimanche à l'issue du scrutin.

Initiants isolés

Officiellement, aucun parti gouvernemental ne soutenait l'initiative. Mais diverses sections UDC prônaient le "oui", s'engouffrant dans la brèche ouverte par l'Association pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN).

Parmi les défenseurs se trouvaient également des personnalités venues d'horizons aussi différents que l'ex-directeur de l'Office fédéral de l'environnement Philippe Roch (PDC), l'entrepreneur et politicien schaffhousois Thomas Minder et la pasionaria de la lutte pour la libéralisation de l'avortement, la socialiste Anne-Marie Rey.

nr, avec l'ats

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Les réactions

Selon l'ancien chef de l'Office fédéral de l'environnement Philippe Roch, l'initiative "Halte à la surpopulation" d'Ecopop" était inappropriée. "Je reconnais cet échec", mais le texte aura au moins eu l'avantage de réactiver le débat concernant les limites de la croissance, et de ses conséquences sur l’environnement, estime-t-il.

Tous opposés à l'initiative, le PS, le PDC, le PLR et le PBD estiment que le très net rejet de l'initiative d'Ecopop montre que le peuple tient à la libre circulation et aux accords bilatéraux.

Le PS relève que les citoyens ne souhaitent pas limiter l’immigration au moyen de contingents aussi "stricts".

Du côté du PDC, son président Christophe Darbellay note que les citoyens attendent du gouvernement qu'il réduise l'immigration, mais "sans jeter pour autant le bébé avec l'eau du bain".

Au PLR, on juge que les Suisses ont donné un signal fort en faveur de la place économique suisse.

Pour l'UDC, les Suisses veulent réduire l'immigration, mais ils rejettent une solution aussi extrême.