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L'USS lance sa campagne pour l'initiative en faveur du salaire minimum

Si elle avait accepté l'initiative des syndicats, la Suisse aurait adopté le salaire minimum le plus élevé du monde. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
L’USS lance la campagne pour le salaire minimum / Le 12h30 / 2 min. / le 27 février 2014
L'Union syndicale suisse a donné jeudi le coup d'envoi à la campagne de son initiative pour un salaire minimum de 4000 francs, soumise au peuple le 18 mai.

Chacun doit pouvoir vivre de son revenu en travaillant à plein temps. Forts de cette conviction, les syndicats ont défendu jeudi leur initiative en votation populaire le 18 mai.

Le texte de l'Union syndicale suisse (USS) demande à la Confédération et aux cantons d'encourager les conventions collectives de travail (CCT). Pour les secteurs où cela n'est pas possible (un travailleur sur 2 n'en a pas), un salaire minimum de 22 francs de l'heure devrait être introduit. Cela correspond à 4000 francs par mois pour 42 heures hebdomadaires.

Salaires jugés indécents

La somme de 4000 francs n'est pas surévaluée, elle est adaptée au niveau des prix, des loyers et des primes maladies en Suisse, a expliqué le président de l'USS Paul Rechsteiner. 22 francs de l'heure correspondent à 61% du salaire médian helvétique. En comparaison, le SMIC équivaut à 64% du revenu médian français.

En Suisse, pas moins de 330'000 personnes travaillant à plein temps touchent moins de 4000 francs par mois. Or il n'est pas acceptable que quelqu'un qui travaille à 100% doive être soutenu par l'Etat pour joindre les deux bouts, a estimé Paul Rechsteiner.

Lire aussi: Le Conseil fédéral lance la campagne contre le salaire minimum

ats/kkub

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Professions de la vente très touchées

La situation est particulièrement préoccupante dans le commerce de détail, notamment dans les grandes chaînes de magasins de vêtements et de chaussures. En 2013, Yendi versait ainsi à Berne des salaires bruts de 3200 francs par mois, a dénoncé la co-présidente d'Unia Vania Alleva.

Une honte, selon elle, quand on pense aux fortunes colossales amassées par de nombreux propriétaires de chaînes comme les familles Bata, Deichmann (Dosenbach/Ochsner) et Brenninkmeijer (C&A) ou encore par Amancio Ortega (Zara).

"Pas d'augmentation du chômage"

Contrairement aux arguments du Conseil fédéral, instaurer des salaires minimaux ne fera pas augmenter le chômage, a affirmé l'économiste du syndicat USS Daniel Lampart.

Des emplois seront entre autres libérés par ceux qui doivent actuellement trouver un deuxième job faute de revenu décent.

L'économie ne périclitera pas non plus. Un minimum de 22 francs de l'heure ferait augmenter la masse salariale d'environ 1,6 milliard de francs. Cette hausse de 0,4% représente nettement moins que les augmentations de salaires annuelles en Suisse.

L'immigration n'augmentera pas non plus, car les employeurs ne pourront plus recruter de la main-d'oeuvre bon marché à l'étranger.