Publié

Ban Ki-moon salue la "sagesse" de Calmy-Rey

Ban Ki-moon a été reçu pour une visite officielle de travail par les conseillers fédéraux Micheline Calmy-Rey, Doris Leuthard, Didier Burkhalter et Ueli Maurer. [Lukas Lehmann]
Ban Ki-moon a été reçu pour une visite officielle de travail par les conseillers fédéraux Micheline Calmy-Rey, Doris Leuthard, Didier Burkhalter et Ueli Maurer. - [Lukas Lehmann]
Au terme d'une rencontre avec quatre conseillers fédéraux lundi 17 octobre 2011 à Berne dans le cadre de la Conférence de l'Union interparlementaire, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué la "sagesse" de la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey. Il espère collaborer encore avec elle dans la gestion des "affaires du monde".

Après avoir assisté dimanche (hier) à la cérémonie d'ouverture de la 125e Conférence de l'Union interparlementaire (UIP) qui se tient jusqu'à mercredi prochain à Berne (Lire: Berne devient "capitale des Parlements du monde"), Ban Ki-moon a été reçu pour une visite officielle de travail par les conseillers fédéraux Micheline Calmy-Rey, Doris Leuthard, Didier Burkhalter et Ueli Maurer.

Les priorités que la Suisse s'est données en sa qualité de membre des Nations Unies lui ont été exposées. Il fut notamment question de l'engagement du pays en faveur du développement durable dans le cadre de la conférence Rio+20 prévue l'an prochain et de la protection des droits humains.

A l'issue des entretiens, la ministre des affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, qui quittera le Conseil fédéral à la fin de l'année, a souligné devant la presse que, depuis son adhésion à l'ONU en septembre 2002, "la Suisse s'y est illustrée comme un membre actif et innovant qui se caractérise également par sa crédibilité".

Reconnaissance envers la Suisse

"J'ai la conviction qu'elle poursuivra sur cette voie, car nombre des défis qui se posent aujourd'hui ne pourront être relevés qu'à l'échelle internationale. Il en va ainsi de la sécurité, de la paix, de la lutte contre la pauvreté ainsi que de la protection des droits humains et des ressources naturelles".

Pour sa part, le secrétaire général des Nations Unies a exprimé sa reconnaissance envers la Suisse pour les efforts déployés dans la médiation ainsi que dans la promotion et la sauvegarde de la paix, notamment en lien avec le "Printemps arabe".  Le secrétaire général sud-coréen a également exprimé sa reconnaissance à la Suisse pour son aide financière, en particulier pour les 50 millions de francs reçus dans le cadre de la rénovation de bâtiments du siège des Nations-Unies à Genève.

"Votre présence me manquera"

A l'intention de Micheline Calmy-Rey, dont il a salué les compétences et la sagesse, il s'est dit convaincu qu'elle allait poursuivre son engagement dans les affaires du monde et se réjouit de travailler à nouveau avec elle. "Votre présence me manquera, mais je suis sûr que votre engagement sur les grands sujets internationaux se poursuivra. Les Nations unies seraient heureuses de travailler avec vous encore à l'avenir", a dit le diplomate sud-coréen.

Des paroles qui font écho aux supputations selon lesquelles Micheline Calmy-Rey - déjà membre du "panel sur la gouvernance institutionnelle de l'environnement et du développement durable" mis sur pied par M. Ban - pourrait obtenir un poste au sein des Nations unies.

"Tout de bon Mme la Présidente"

"Je salue la façon dont vous avez aidé la Suisse à devenir une présence au sein des Nations Unies", a dit le secrétaire général de l'ONU. Vous avez été une "dirigeante forte au sein des Nations Unies", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse. "Merci et tout de bon Mme la Présidente", a conclu Ban Ki-Moon en français, en guise de congé à la conseillère fédérale qui quittera ses fonctions en décembre.

Sympathie envers les indignés

Enfin, Ban Ki-moon a dit sa sympathie envers le mouvement de protestation né dans la rue à Wall Street et qui s'étend dans le monde entier: "les gens expriment leur frustration, c'est un message aux dirigeants de ce monde", a-t-il relevé. Pour lui, le défi le plus grand auquel font face les quelque 7 milliards d'êtres humains de la planète n'est pas le manque de ressources, mais la perte de confiance.

Responsabilités du G20

Les dirigeants du G20 ont une grande responsabilité, a-t-il également insisté. Il leur revient de gérer la crise et de piloter l'économie. Ils devraient regarder au-delà des frontières nationales: "il faut une perspective plus large pour sauver ce monde".

Sur le Proche-Orient, il a estimé que l'échange de prisonniers entre Israël et les Palestiniens, qui prévoit mardi la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, est un "mouvement positif vers la paix". Il a ajouté avoir une nouvelle fois appelé le président syrien Bachar al-Assad à mettre un terme aux "tueries en Syrie". "Ces tueries sont totalement inacceptables", a-t-il martelé.

Par ailleurs, il a lancé un appel au Kosovo et à la Serbie, pour qu'ils résolvent leurs conflits, notamment frontaliers.

ap/ats/olhor

Publié