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L'UDC persona non grata à l'Université de Lausanne

L'UNIL refuse de louer ses locaux à l'UDC pour son congrès du 4 décembre. [Laurent Gillieron]
L'UNIL refuse de louer ses locaux à l'UDC pour son congrès du 4 décembre. - [Laurent Gillieron]
Le congrès national de l'UDC à Lausanne n'en finit plus de faire des vagues. Chassé du Palais de Beaulieu, il ne pourra pas avoir lieu le 4 décembre prochain à l'Université de Lausanne (UNIL). Le rectorat de l'UNIL a retiré son autorisation mercredi suite à des menaces de violences sur le campus.

"Les conditions de sécurité ne sont plus remplies pour que le congrès puisse avoir lieu dans les locaux de l'université", a expliqué mercredi Marc de Perrot, secrétaire général de l'UNIL.

Des tracts anonymes appelant à la violence ont été distribués sur le site de l'université et des étudiants ont demandé l'annulation du congrès. Une lettre d'un groupe d'étudiants a également été envoyée au rectorat.

L'UNIL avait été contactée par la municipalité de Lausanne pour héberger le congrès de l'UDC, suite à son annulation au Palais de Beaulieu. Une assemblée générale du syndicat Unia devant se tenir le même jour au même endroit, le syndicat craignait des incidents, une semaine après la votation du 28 novembre sur le renvoi des criminels étrangers. L'UDC avait accepté de déplacer son congrès à l'UNIL.

Lettre au rectorat

Dans une lettre au rectorat, des membres de la communauté universitaire ont relevé que "ce parti entend faire de la formation et de l'éducation une vulgaire marchandise privée, subordonnée aux impératifs économiques et réservée à celles et ceux qui ont les moyens de se la payer, en contradiction totale avec l'exigence émancipatrice et égalitaire de l'Université".

"Nous sommes profondément attachés à la liberté d'expression et d'association, mais un parti qui pratique le mensonge et la manipulation, qui défend, par tous ses actes, les plus riches au détriment des plus pauvres ainsi qu'une origine contre les autres, ne peut porter sa voix ici, dans notre Université", relevaient les auteurs de la lettre. Ils estimaient que la tenue de cet événement n'est pas un "banal contrat de location".

ats/ap/lan

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L'UDC va trouver une solution

"Nous n'accusons ni Beaulieu Exploitation ni l'UNIL", a réagi Claude-Alain Voiblet, secrétaire général de l'UDC-Vaud.

"Mais nous regrettons que des délégués UDC venant de toute la Suisse n'aient pas la possibilité de se réunir calmement à Lausanne. L'image donnée à l'extérieur est catastrophique".

La source du problème remonte à la venue de Christoph Blocher au Comptoir suisse à Beaulieu en 2007, alors qu'il était conseiller fédéral.

D'importantes échauffourées s'étaient produites avec des casseurs. Depuis, dès que l'UDC veut organiser une réunion, des groupes d'extrême-gauche se mobilisent contre le parti, a-t-il constaté.

C'est malheureux si l'on sait que le PS a tenu son congrès à l'UNIL il y a dix jours sans aucun problème, a déploré Claude-Alain Voiblet.

Pour le secrétaire général, il est cependant évident qu'une solution sera trouvée pour organiser la réunion en terre vaudoise.

D.Brélaz déçu par la décision de l'UNIL

Interrogé mercredi soir par la Radio suisse romande, le syndic de Lausanne Daniel Brélaz s'est lui dit "extrêmement étonné" de la décision de l'UNIL, alors qu'il y avait eu un accord préliminaire avec l'UDC.

"Même si je n'ai aucune affinité avec l'UDC, une certaine forme de terrorisme pratiquée par des groupuscules est inadmissible", a-t-il ajouté, accusant les responsables de l'université de "se dégonfler" à la "moindre menace".

Daniel Brélaz a précisé que les décisions de l'UNIL relevaient des autorités cantonales et non municipales.