Pour un bon tiers des gens (42%), c'est même "souvent", voire "très souvent", le cas. Un record, alerte la faîtière syndicale, qui a présenté vendredi son baromètre annuel sur les conditions de travail.
Ce chiffre fluctue ces dernières années, mais il tend à augmenter. Il a progressé de 5% en un peu moins d'une décennie.
Les secteurs de l'agriculture ou de l'administration publique sont relativement préservés. En revanche, les domaines de l'information et de la communication, du commerce de détail, de la finance ou des assurances sont particulièrement stressants, relève l'étude.
La charge de travail, un facteur aggravant
Pour la vice-présidente de Travail.Suisse Léonore Porchet, la charge de travail est l'un des facteurs de ce stress. "Le manque de main d'œuvre est un cercle vicieux. Le fait qu'on n'ait pas assez de collègues pour se partager le travail augmente la quantité de travail et donc de stress", note la conseillère nationale verte vendredi dans le 12h30 de la RTS.
La lutte contre le stress doit donc devenir "une priorité absolue", tant pour des raisons de protection de la santé que pour le bien de l'économie nationale, estime la Vaudoise.
Plus de 770'000 employés songent en effet à changer de travail l'année prochaine en raison du stress subi, un chiffre stable par rapport à l'année dernière.
Certaines tendances positives
Le baromètre pointe également du doigt les désavantages subis en raison de limitations dues à l'état de santé. Plus des deux tiers des personnes souffrant de maladies chroniques et limitées dans leur travail ne bénéficient d'aucun aménagement de leur activité ou de leur poste de travail, critique Travail.Suisse.
Parallèlement, l'étude de la faîtière révèle que davantage de travailleurs interrogés estiment que leur place n'est pas menacée. Une part croissante des sondés pense également qu'ils pourront retrouver des conditions équivalentes s'ils quittent leur poste.
Sujet radio: Philéas Authier
Article web: iar avec l'ats
L'USS exige une meilleure protection des travailleurs
Réunis à Berne, les délégués de l'Union syndicale suisse (USS) ont décidé de lancer une offensive pour un droit du travail favorable aux travailleurs et travailleuses, indique la faîtière. Ils entendent se défendre contre les attaques qui visent, selon eux, à affaiblir la législation.
Dans sa résolution, l'USS exige notamment une extension du droit du travail à toutes les branches d'activité, y compris l'économie domestique et le service public, des suppléments de salaire pour le travail de nuit et du samedi et dimanche, ainsi qu'un minimum de deux week-ends libres par mois.
Elle demande également que la planification du travail soit faite suffisamment à l'avance (au moins quatre semaines) et que le temps de travail soit saisi de manière transparente et complète. L'USS s'oppose par ailleurs aux services fractionnés, avec une longue pause à midi, sans l'accord des employés.
La faîtière syndicale accuse en effet les employeurs de chercher à étendre le travail dominical, à affaiblir le statut des travailleurs au profit de "faux indépendants" et à imposer des horaires excessifs en télétravail, sans tenir compte des temps de repos nécessaires. Autant d'éléments qui compliquent la conciliation avec la vie de famille pour les parents.