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Le nombre d’étudiantes et d'étudiants en théologie continue de baisser en Suisse

Le nombre d’étudiantes et d'étudiants en théologie continue de baisser en Suisse. [Christian Beutler - Keystone]
RTSreligion - De moins en moins d’étudiantes et d’étudiants en théologie réformée / La Matinale / 2 min. / le 25 mai 2023
La relève des pasteurs réformés n'est pas assurée. Le nombre d’étudiantes et d'étudiants en théologie continue de baisser en Suisse. Cela représente un défi pour les Eglises, qui doivent trouver comment faire autrement avec moins de ministres.

L’an dernier, seulement 41 personnes étaient inscrites en première année de théologie dans l’ensemble des trois facultés protestantes de Suisse alémanique: Bâle, Berne et Zurich. Il s'agit de 20% de moins que l’année précédente, selon les chiffres publiés la semaine dernière sur le site ref.ch.

Ces chiffres font réfléchir lorsque l'on sait que d’ici 2027, soit quand ces étudiantes et étudiants auront terminé leur cursus, les Eglises alémaniques prévoient qu’une centaine de leurs pasteurs atteindront chaque année l’âge de la retraite.

Manque de relève romande aussi

En Suisse romande, la situation n’est pas vraiment meilleure. A Lausanne et Genève, il y a environ 200 étudiants en théologie au total, dont seulement une petite vingtaine en première année. De ce côté-ci de la Sarine aussi, ce nombre est bien inférieur à celui des départs à la retraite prévus ces prochaines années parmi les pasteurs.

La relève qui se profile pour les postes pastoraux ne répondra donc pas aux besoins des Eglises. D’autres Eglises protestantes en Europe connaissent d'ailleurs la même situation.

Plusieurs solutions envisagées

Afin d'enrayer cette diminution, les facultés de théologie envisagent de mettre sur pied des cursus accélérés pour les personnes ayant déjà une autre formation universitaire. Cette offre existe d'ailleurs déjà en Suisse alémanique.

Les cours à distance constituent également une piste de solution. Ceux-ci connaissent en effet une forte demande, selon Elisabeth Parmentier, la doyenne de la Faculté de théologie de Genève.

Et en dehors des universités, d’autres structures de formation existent aussi. Par exemple Cèdres Formation, géré par l'Eglise réformée vaudoise, ou la jeune Haute école de théologie protestante, à St-Légier (VD). Ces filières rencontrent un certain succès. C’est donc là que les Eglises vont parfois devoir recruter, ce qui n’est d’ailleurs pas sans provoquer des débats à l’interne de ces institutions.

Se réinventer

De leur côté, les Eglises essaient de se réinventer pour que le manque de ministres ne prétérite pas leur travail. Elles développent donc de nouvelles professions.

C'est le cas des "animateurs d’Eglise", par exemple. Il s'agit de personnes venant d’un autre milieu professionnel et qui sont embauchées dans des rôles d’accompagnement ou de célébration.

Les Eglises réformées entendent donc continuer d’assumer leur mission, même si cela sera sans doute fait différemment de ce qui se faisait jusqu'à présent.

Matthias Wirz/edel

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