Barack Obama à Zurich: "Quand survient un problème, on regarde comment Washington réagit"
Barack Obama a comme prévu pris la parole devant un public du Hallenstadion visiblement conquis. L'ancien chef d'Etat désormais conférencier et showman a d'emblée mis l'auditoire dans sa poche avec ses traits d'humour.
"Le Bureau ovale (où siège le président des Etats-Unis, ndlr) est beaucoup plus petit que ce qu'on voit dans les films", a notamment déclaré Barack Obama. "Quand on y entre, on est presque un peu déçu la première fois", a-t-il répondu quand on lui a demandé ce qui l'avait le plus surpris en tant que président.
Le Bureau ovale est beaucoup plus petit que ce qu'on voit dans les films. Quand on y entre, on est presque un peu déçu la première fois
![]()
"Plus sérieusement", a ajouté l'ancien président, "il y a une grande machinerie derrière le gouvernement américain et il est souvent plus difficile qu'on ne pense de la faire bouger."
Un grand bateau difficile à manoeuvrer
Barack Obama a aussi comparé son ancien poste à celui de capitaine d'un grand bateau à vapeur transocéanique. "On est au gouvernail mais on voit que le bateau ne se laisse pas manoeuvrer aussi vite qu'une vedette." Il faut sans cesse faire de petits ajustements et se montrer opiniâtre.
L'ancien chef d'Etat a aussi estimé que son pays jouait toujours un rôle important, y compris dans un monde multipolaire. "Quand survient un problème quelque part dans le monde, on regarde comment Washington réagit", a-t-il affirmé.
L'ex-président s'est exprimé relativement librement et dans la bonne humeur pendant environ une heure, sous la conduite de l'animateur allemand Klaas Heufer-Umlauf.
Des invités surprise
Le public a commencé à affluer en milieu d'après-midi devant le Hallenstadion à Oerlikon. Une demi-heure avant l'ouverture des portes à 17h, plusieurs groupes s'étaient déjà formés. Certains prenaient des selfies devant des écrans LED annonçant le "Evening with President Barack Obama - live in person".
Mais ils ont dû faire preuve de patience avant de pouvoir voir l'ancien président de 61 ans. Après l'ouverture des portes, des invités surprise ont occupé la scène, notamment la coach de carrière Selma Kuyas, le fondateur de la start-up Recup Florian Pachaly et l'ancienne directrice d'Ikea Suisse Simona Scarpaleggia. Ils étaient réunis pour un panel de discussions lors duquel les thèmes de la créativité, de la responsabilité entrepreneuriale et du leadership ont notamment été abordés.
Visite préparée avec le "Secret service"
Les organisateurs avaient recommandé aux visiteurs d'arriver tôt et sans bagages en raison des mesures de sécurité "renforcées". Il était attendu que celle-ci allongent le temps d'attente devant le Hallenstadion.
La Ville de Zurich est responsable de la sécurité de l'ancien président américain. Les mesures ont été mises en place en concertation avec le "Secret service", responsable de la sécurité du président des Etats-Unis et des anciens locataires de la Maison Blanche.
Cette première visite de Barack Obama en Suisse a été minutieusement planifiée, a indiqué Nader Korayeim, organisateur de la soirée, dans une interview accordée au Tages-Anzeiger. "Rien n'est laissé au hasard", souligne-t-il. Il n'a pas précisé combien Barack Obama reçoit pour sa prestation.
>> Les précisions de Séverine Ambrus dans le 19h30:
2500 francs le selfie
Selon les organisateurs, le Hallenstadion était pratiquement complet. Au coup d'envoi de l'événement, une grande partie des quelque 12'000 places assises était cependant encore inoccupée. Ces places se sont remplies progressivement au cours de la soirée.
Pour voir Barack Obama "live" à Zurich, les billets se vendaient à partir de 59 francs et jusqu'à 564 francs (avec une entrée spéciale et une pré-party). Pour 2500 francs supplémentaires, il était possible de demander au bureau de Barack Obama un selfie avec l'ancien président.
La soirée est organisée par expansion.space, une division de la société Streetlife International. Basée en Allemagne, elle organise des concerts et des soirées événementielles.
Barack Obama a été président des Etats-Unis de 2009 à 2017. Sa présence en Suisse est la première étape d'une brève tournée européenne. Après Zurich samedi, des événements similaires sont prévus lundi à Amsterdam puis mercredi à Berlin.
>> Voir le reportage du 19h30 sur le business des conférences des anciens chefs d'Etat
lan/boi avec ats