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Les raffineries peu enclines à la transparence sur l'origine de leur or

Raffineries peu enclines à la transparence sur l'origine de leur or [KEYSTONE - Martin Ruetschi]
Les raffineries peu enclines à la transparence sur l'origine de leur or / Le Journal horaire / 29 sec. / le 30 mars 2023
Si les raffineries se montrent réticentes à indiquer l'origine de l'or qu'elles traitent, c'est bien plus en raison des violations des droits humains et des atteintes à l'environnement que du secret des affaires. C'est ce qu'écrit Swissaid dans une étude publiée jeudi.

L'étude porte sur 142 relations d'affaires entre des mines d'or industrielles africaines et des raffineries, indique l'organisation caritative. En 2020, 450 tonnes d'or ont été échangées par leur intermédiaire d'une valeur supérieure à 23 milliards de francs.

L'étude de Swissaid met en lumière les relations d'affaires entre 116 mines industrielles africaines et 16 raffineries sur la période allant de 2015 à 2023. Près de huit relations d'affaires sur dix (79%) concernent des raffineries situées en Suisse, en Afrique du Sud et dans une moindre mesure en Inde.

Dans le détail, deux tiers des relations d'affaires (96) concernent la société sud-africaine Rand Refinery, la société suisse Metalor et les deux raffineries du groupe MKS Pamp, basées en Suisse et en Inde.

Manque de transparence sur l'origine

La plupart des raffineries ont refusé de dévoiler l'identité de leurs fournisseurs en invoquant le secret des affaires, écrit Swissaid. Ce n'est que lorsque l'ONG leur a présenté les informations, obtenues par le biais d'autres sources, que certaines entreprises ont revu leur position. Six raffineries, dont le groupe suisse Metalor, ont confirmé les noms des mines industrielles avec lesquelles elles travaillent en Afrique tandis que dix autres ont refusé de le faire.

Pour la majorité des 125 mines industrielles identifiées, Swissaid indique avoir découvert de graves problèmes. L'ONG s'est basée sur des informations fournies par des organisations internationales et de la société civile, des recherches journalistiques et des études scientifiques.

Demande d'amélioration au Parlement

Il est notamment question de violation des droits humains, de dégradations environnementales, d'expropriations, d'atteintes à la santé, de violence et de corruption. La population locale ne profite guère de l'exploitation du sous-sol.

Swissaid demande au Parlement d'inscrire dans la loi sur les métaux précieux l'obligation pour les raffineries de citer tous leurs fournisseurs et de respecter les droits humains et la protection de l'environnement. La loi doit être traitée cette année.

ats/ther

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