Publié

Les pesticides dans l’agriculture sont davantage limités pour la protection des eaux

L’ordonnance sur la protection des eaux entre en vigueur aujourd’hui et limite l’utilisation de pesticides dans l’agriculture
L’ordonnance sur la protection des eaux entre en vigueur aujourd’hui et limite l’utilisation de pesticides dans l’agriculture / 19h30 / 2 min. / le 1 février 2023
Depuis mercredi, l'usage de pesticides est davantage limité en Suisse. La nouvelle ordonnance sur la protection des eaux concerne en particulier l'agriculture, qui craint une baisse de rendement en l'absence d'alternatives efficaces aux produits phytosanitaires.

En l'espace de dix ans, l'interdiction de nombreux pesticides dans le pays a permis de réduire de moitié le risque de contamination des eaux. Fort de ce constat, les autorités ont donc décidé d'aller encore plus loin.

Depuis le 1er février 2023, les agricultrices et agriculteurs doivent remplir des critères plus stricts pour l’utilisation de certaines substances actives, des produits qui seront soumis à des autorisations au cas par cas.

"C’est toujours plus compliqué, c’est une nouvelle charge administrative où il faut demander des autorisations spécifiques pour chaque matière active et c’est un travail de plus", explique Nicolas Vincent, agriculteur.

Des conséquences sur le rendement

Depuis 2005, le nombre de substances actives autorisées en Suisse est passé de 435 à 327. Les agriculteurs ont dû s’adapter, mais ils pointent du doigt aujourd’hui le manque de solutions alternatives et la crainte de chute de rendements.

"C’est l’incertitude. Si vous avez une année avec peu de pression, vous allez vous en sortir. Si vous avez une année avec beaucoup de pression, ça va être difficile, avec des pertes de rendement qui peuvent aller jusqu’à 50%. C’est énorme, et finalement on n’a pas un modèle d’affaires qui est fait pour supporter des pertes comme ça", ajoute Nicolas Vincent

Vers des exceptions?

Cette inquiétude est prise en compte par le Conseil fédéral, qui pourrait introduire des exceptions dans certaines conditions bien précises :

"Le Conseil fédéral se garde une marge de manœuvre. Si l’approvisionnement du pays en denrées agricoles essentielles était compromis, il pourrait décider de maintenir une autorisation", explique Dorine Kouyoumdjian, porte-parole de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

Enfin, la commission de l’économie du Conseil national vient tout juste d’accepter une initiative parlementaire demandant que la Suisse reprenne les décisions européennes en matière d’homologation des produits phytosanitaires. Une décision qui devrait accélérer la mise sur le marché de produits alternatifs.

Reportage TV: Julien von Roten

Adaptatino web: ther

Publié