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Le difficile équilibre entre vie publique et vie de famille quand on est au pouvoir

Pour les politiciens et politiciennes suisses, il est parfois compliqué de concilier vie de famille et fonctions professionnelles
Pour les politiciens et politiciennes suisses, il est parfois compliqué de concilier vie de famille et fonctions professionnelles / 19h30 / 3 min. / le 25 novembre 2022
Concilier vie politique et vie familiale peut s'avérer difficile lorsque l'on évolue dans les plus hautes sphères du pouvoir. Les conseillers d'Etat Jacques Gerber (PLR/JU) et Rebecca Ruiz (PS/VD) confient dans le 19h30 leur manière de gérer cet équilibre.

Jacques Gerber est père de quatre enfants adolescents. Rebecca Ruiz, elle, est mère de deux filles de 9 et 5 ans. Tous deux ont un agenda minuté, qui exige beaucoup d’organisation et de discipline, ainsi que des sacrifices.

"Je n'accepte jamais d'invitations le soir ou le week-end, parce que sinon je ne vois pas mes enfants", explique la Vaudoise Rebecca Ruiz dans le 19h30. "J'essaie toujours d’être là pour le repas du soir avec mes enfants. Puis, quand elles sont au lit, je reprends mon ordinateur et je travaille jusqu'à tard."

Attentes de la population

En plus de leur agenda débordant, les élus doivent aussi prendre en compte l'image qu'ils reflètent lorsqu'ils s'accordent du temps privé. "Libérer deux ou trois heures un mercredi après-midi d'été pour aller à la piscine avec ses enfants, même si on a commencé à quatre heures du matin et qu'on travaillera jusqu’à minuit-une heure, les gens se demanderont vite ce que fait ici un représentant de l'exécutif", explique Jacques Gerber.

A l’étranger, les exemples de conciliation entre vie politique et vie de famille se multiplient. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen n'hésite pas à se montrer avec ses sept enfants. Jacinda Ardern, première ministre néo-zélandaise, est de son côté devenue mère en cours de mandat.

Agrandir les exécutifs?

En Suisse, gouverner semble toujours difficilement compatible avec le fait d'avoir un enfant en bas âge. "Plus il y aura des jeunes femmes et hommes qui accèdent à ces responsabilités dans des exécutifs, plus la compréhension sera importante, avec, je l'espère, des changements pour les générations futures", souffle Rebecca Ruiz.

Faudrait-il augmenter le nombre d'élus dans les exécutifs pour leur laisser davantage de temps dans leur vie privée? Jacques Gerber estime que cette idée fait sens, même au niveau suprême: "On voit l’augmentation du nombre de conseillers fédéraux à travers le prisme des partis, des régions linguistiques… Pourquoi ne pas le voir dans un meilleur équilibre vie professionnelle vie privée?"

Valérie Gillioz/asch

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