La réforme AVS 21 passe de justesse, non aux deux autres objets

Le résultat de ce dimanche a été qualifié d'historique par beaucoup: la population suisse a accepté les deux pans de la réforme de l'AVS et les femmes travailleront donc jusqu'à 65 ans. Ce scrutin a aussi laissé apparaître un clivage particulièrement marqué entre Romands et Alémaniques.

La droite et le Conseil fédéral sortent donc grands vainqueurs de ce scrutin, même si l'écart, 50,6% de oui, est très faible. Après avoir tremblé jusqu'au bout, les femmes de droite ont célébré le résultat. Interrogée dans le 19h30, Simone de Montmollin (PLR/GE) souligne que ce projet introduit une flexibilité, à savoir pouvoir partir à la retraite entre 63 et 70 ans. "C'est quelque chose d'innovant, de nouveau, qu'il n'est pas possible de faire aujourd'hui et qui sera profitable pour toutes les femmes, y compris les bas revenus."

>> Le sujet du 19h30 sur le soulagement des femmes PLR:

Les perdants de la journée sont la gauche, les syndicats et une partie des femmes. Beaucoup étaient réunis à Berne et les humeurs ont changé tout au long de l’après-midi, passant de la déception à l’espoir.

A l'annonce du résultat, Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, n'a pas caché sa déception: "Maintenant, il faut résoudre le vrai problème de l'AVS, à savoir le niveau des rentes, et abolir la discrimination des rentes dans le 2e pilier. La lutte va continuer."

>> Le sujet du 19h30 sur la déception des syndicats:

>> L'analyse dans l'émission Forum:

Les premières concernées par le vote du jour sont évidemment les femmes. De droite ou de gauche, pour ou contre la réforme, ce sont elles qui vont voir leur vie changer: elles vont tout simplement travailler plus longtemps.

Pour beaucoup d'entre elles, l'attente des résultats était interminable aujourd'hui. Dans le 19h30, Barbara, cheffe d'entreprise, souligne l'importance de la journée: "On a le pouvoir, nous les femmes, d’avancer et marcher main dans la main avec les hommes pour l'économie."

>> Le reportage du 19h30 auprès de deux femmes:

Et de poursuivre: "On a fait un pas dans la bonne direction. J’imaginais quand même une meilleure compréhension des femmes. J’imaginais qu’elles auraient compris toute la nécessité de pouvoir s’engager un peu plus longtemps certes, mais pour l’avenir de notre pays, de notre économie."

Elisabeth, bibliothécaire, dit de son côté s'être battue "pas pour ma petite retraite, mais vraiment sur le principe". "On est douchées par le résultat, forcément, mais nos plumes sont assez imperméables, on va continuer le combat", ajoute-t-elle.

>> L'analyse d'Elisabeth Logean dans le 19h30:

La population suisse a décidé de voter non à la suppression de l'impôt anticipé sur les obligations et c'est une victoire pour la gauche en matière de fiscalité.

>> Le détail des résultats avec Laurent Dufour dans le 19h30:

>> Le sujet du 19h30 qui a suivi Samuel Bendahan durant la journée:

Concernant l'initiative sur l’élevage intensif, qui voulait inscrire la protection de la dignité des animaux dans la Constitution, la majorité de la population a considéré que la législation actuelle était déjà suffisamment stricte.

>> Les précisions du 19h30:

Ce 25 septembre, la population suisse votait sur la réforme de l'AVS, l'élevage intensif et l'impôt sur les obligations. Comparez les résultats de votre commune avec le reste du pays.

>> A consulter aussi: Les cartes des résultats des votations fédérales, commune par commune

Après l'acceptation de justesse de l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes dans le cadre de la réforme de l'AVS, les deux camps s'accordaient sur la nécessité d'en faire davantage pour prendre en compte les rapports de genre et les inégalités structurelles dans les prochains gros dossiers économiques. La droite, en particulier, admettait que ce score serré est un signal politique qui ne doit pas être ignoré.

"Il y a de grosses votations à venir, et la position de la femme va être cruciale", résume ainsi la députée UDC genevoise Céline Amaudruz dans Forum, citant la question des inégalités salariales ou la réforme à venir de la Loi sur la prévoyance professionnelle (LPP).

"Il faut veiller à l'égalité, et la prise en compte de la situation spécifique des femmes doit être particulièrement importante en vue des débats à venir sur la LPP, c'est ce que je retiens en tant que Vaudois, parce que le non l'emporte quand même clairement en Suisse romande dans cette réforme de l'AVS", concède pour sa part le conseiller national Olivier Feller (PLR/VD).

"Bien sûr, les craintes des personnes qui s'y sont opposées devront influencer le débat politique, y compris sur la LPP. Mais la gauche devra aussi accepter de faire des compromis", tempère de son côté Damien Cottier (PLR/GE).

Le canton de Neuchâtel ne sera pas le premier de Suisse à avoir une assurance dentaire obligatoire, qui aurait pris en charge les soins de base et les contrôles périodiques. La population a refusé à 63,24% dimanche cette initiative cantonale soutenue par la gauche.

>> Plus de détails: L'initiative cantonale pour une assurance des soins dentaires refusée à Neuchâtel

La révision constitutionnelle partielle visant à instaurer un Conseil de la magistrature est acceptée par 65,2% du corps électoral dans le canton de Vaud. Cet organe entrera en vigueur le 1er janvier 2023 avec, comme mission, la surveillance disciplinaire de l'ensemble des magistrats (juges de première et deuxième instances, procureurs) et la surveillance administrative du Tribunal cantonal et du Ministère public. Il élaborera également des préavis lors des élections de juges cantonaux ou du procureur général.

>> Lire à ce sujet: Le corps électoral vaudois accepte la création d'un Conseil de la magistrature

Berne ne sera pas le deuxième canton de Suisse après Glaris à introduire le droit de vote à 16 ans. Les citoyens ont rejeté dimanche par 67,2% des voix une modification de la Constitution visant à abaisser l'âge de la majorité politique.

>> L'analyse du vote en détail: Le droit de vote à 16 ans ne passe pas la rampe à Berne

Ailleurs en Suisse, Schaffhouse a refusé d'instaurer la gratuité des primes d'assurance maladie pour les enfants, Lucerne décline un don pour la future caserne de la Garde pontificale, Argovie introduit un remplacement des députés absents, Bâle-Ville garde un gouvernement à sept ministres, Zurich refuse de justesse d'abroger un rabais fiscal pour les actionnaires importants et Appenzell Rhodes-extérieures facilite le remplacement des chauffages.

>> Tous les détails: Non à la gratuité des primes d'assurance maladie pour enfant à Schaffhouse: les scrutins cantonaux en Suisse alémanique

La compréhension du peuple pour les projets économiques faiblit, a relevé dimanche Ueli Maurer, en réaction au rejet de la réforme de l'impôt anticipé. Et le ministre des finances de regretter des pertes fiscales pour les caisses de l'Etat et une occasion manquée pour renforcer l'économie.

"Ce n'est pas un très bon signal pour les entreprises internationales", a estimé le conseiller fédéral devant les médias. Aucun plan B n'est en vue. "Nous restons avec le droit actuel."

Face à une troisième défaite de suite sur un projet fiscal, Ueli Maurer a jugé qu'il faudrait à l'avenir mieux planifier les réformes dans le domaine. La tendance actuelle du Parlement est de résoudre chaque problème sociétal au moyen d'une réforme fiscale. "Cela ne va tout simplement pas."

>> Le détail du refus de la suppression de l'impôt anticipé sur les obligations:  Le peuple refuse la suppression de l'impôt anticipé sur les obligations

>> Voir aussi la réaction du conseiller national Damien Cottier (PLR/NE) dans Forum:

La réforme de l'AVS prévoyant le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans a été acceptée dimanche avec 50,57% de oui. Seules 32'316 voix ont fait la différence, un résultat extrêmement serré.

Ironie de l'histoire, le scrutin le plus serré a concerné le financement de la Prévoyance vieillesse 2020 via un relèvement de la TVA en 2017. Les citoyens helvétiques l'ont rejeté pour 2357 voix d'écart.

Le deuxième scrutin le plus serré a été en 2015 l'acceptation de la redevance radio-TV, avec 3649 voix de différence. En 2002, la votation sur l'initiative de l'UDC contre les abus dans l'asile a été rejetée avec 4208 voix d'écart.

En 2009, le passeport biométrique a, lui, été accepté avec 5681 voix de majorité. Le peuple suisse a aussi dit "oui" en 2020 pour 8670 voix d'écart aux nouveaux avions de combat.

Le résultat très serré en faveur du projet AVS 21 est un message adressé au Parlement, a estimé le chef du Département des assurances sociales Alain Berset à l'issue de la journée de votations. Il faudra écouter la très forte minorité dans les futurs travaux, a-t-il souligné.

>> L'interview d'Alain Berset dans le 19h30:

Tout n'est pas résolu dans la prévoyance vieillesse, a-t-il admis. Il faudra trouver des solutions aux inégalités qui subsistent, "notamment dans le 2e pilier".

Le ministre doute que les projets en commission soient susceptibles d'obtenir une majorité en cas de votation. Il a rappelé que le gouvernement et les partenaires sociaux avaient proposé un projet largement soutenu. Ce projet devrait "revenir dans le jeu si on veut avoir des améliorations dans la prévoyance vieillesse".

>> Voir un extrait de la conférence de presse d'Alain Berset:

Interrogé dans Forum, le ministre relève encore que cette décision populaire "donne de la stabilité financière pour l'AVS pour les prochaines années". Le Fribourgeois note aussi qu'il existe des différences très importantes entre les cantons et les régions et qu'il faut s'en préoccuper et y être attentif pour la suite des travaux.

>> L'acceptation de la réforme de l'AVS en détail: Oui du bout des lèvres à la hausse de l'âge de la retraite des femmes

La dignité des animaux est bien protégée en Suisse, a réagi dimanche le conseiller fédéral Alain Berset, qui a salué le rejet de l'initiative "Non à l'élevage intensif".

"On peut toujours s'améliorer", mais cela doit être fait en collaboration avec les acteurs concernés, soit les paysans, a-t-il plaidé. La loi en Suisse étant stricte, les agricultrices et les agriculteurs prennent déjà soin de leurs animaux, estime-t-il encore.

>> Plus de détails sur les résultats du vote sur l'élevage intensif: La Suisse n'interdit pas l'élevage intensif des animaux de rente

>> Voir un extrait de la déclaration d'Alain Berset:

La réforme de l'AVS, l'élevage intensif et la suppression partielle de l'impôt anticipé ont mobilisé un peu plus de la moitié du corps électoral dimanche. La participation s'est inscrite aux environs de 51%, soit un peu plus que la moyenne des dernières années.

Schaffhouse, où le vote est obligatoire, arrive comme d'habitude en tête. Quelque 68% des électeurs se sont prononcés. Le canton devance Obwald (59%), deuxième du classement. Les cancres de la participation se situent ce dimanche à Glaris (environ 45%) et Genève (environ 47%). Vaud, Fribourg et le Jura se situent juste au-dessus de la moyenne nationale, Neuchâtel et le Valais juste en-dessous.

Lors des dernières votations en mai, la Lex Netflix, le don d'organes et Frontex avaient mobilisé à peine quatre électeurs sur dix. En février, l'expérimentation animale, la publicité pour le tabac, le droit de timbre et les médias avaient fait un peu mieux en mobilisant 43,5% des citoyennes et citoyens.

La participation est néanmoins restée moindre qu'en novembre 2021, quand la loi Covid-19, les soins infirmiers et l'élection des juges avaient attiré 65% des électeurs. Elle est comparable aux votations de septembre 2021 sur le mariage pour tous et l'initiative "99%".

Interrogé par la RTS peu après l'arrivée des résultats définitifs, le président des Verts Balthasar Glättli a regretté un manque de solidarité des hommes suite à l'acceptation de l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes.

>> Revoir la conférence de presse du Conseil fédéral à l'issue des votations:

Après le "oui" à la hausse de l'âge de la retraite des femmes dimanche, les femmes de gauche appellent à une manifestation lundi à 12h à Berne et à une nouvelle Grève des femmes en juin 2023.

"Nous sommes en colère. Le oui d'aujourd'hui à l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes n'est pas seulement un grand pas en arrière en matière d'égalité, c'est une gifle pour toutes les femmes. Nous ne laisserons pas passer ce résultat", ont indiqué les femmes socialistes dans un communiqué dimanche.

Economies "contre la volonté des femmes"

"Les femmes qui ne comptent que sur l'AVS pour vivre à la retraite paient le prix fort de cette réforme. Elles n'ont pas les moyens de prendre une retraite anticipée et certaines d'entre elles finiront leur vie professionnelle au chômage ou en arrêt pour des raisons de santé", a déploré la militante neuchâteloise Léa Ziegler, responsable de la communication du syndicat des services publics (SSP).

"Nous avons pu constater une fois de plus à quelle vitesse on économise sur le dos des femmes et contre leur volonté. Notre mobilisation commence aujourd'hui pour une grève le 14 juin", a déclaré Lirija Sejdi, du collectif bernois de la Grève des femmes.

Des femmes "déçues de ce pays"

"C'est un résultat extrêmement clivant", a déploré de son côté Silvia Locatelli, secrétaire syndicale du syndicat Unia, dans Forum.

Interrogé également dans Forum, le président de l'Union syndicale suisse Pierre-Yves Maillard a exprimé sa compréhension envers cet élan de frustration. "Je suis triste aujourd'hui pour les femmes qui ont travaillé longtemps, qui sont aujourd'hui dans le début de la cinquantaine et qui n'auront aucune compensation. Ces femmes-là sont en colère, elles sont déçues de ce pays, et je les comprends. Mais la vie continue, et il va falloir continuer à se battre", a-t-il affirmé.

Tout comme les hommes, les femmes travailleront jusqu'à 65 ans. Au bout du suspense, le peuple a accepté les deux volets de la réforme de l'AVS.

Le relèvement de l'âge de la retraite des femmes, très disputé tout au long de la journée, a finalement été accepté à 50,6%, soit 32'316 voix d'écart. Dernier à rendre ses résultats, Zurich a fait basculer le pays dans le camp du oui, peu après que Vaud l’ait amené du côté du non pour la première fois de la journée.

La hausse de la TVA est acceptée plus confortablement, avec 55,1% des suffrages.

Le gouvernement essuie en revanche un échec avec le refus de la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations suisses à 52,0%.

Enfin, l’initiative contre l’élevage intensif échoue nettement, rejetée par tous les cantons sauf Bâle-Ville. Elle a tout de même convaincu 37,1% des votants.

Dernier à rendre ses résultats, le canton de Zurich a accepté, tout comme l’ensemble des cantons alémaniques sauf Bâle-Ville et Schaffhouse, la réforme de l’AVS. Le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans a passé la rampe avec 55,8% des voix, et la hausse de la TVA avec 60,3% des suffrages.

C’est en revanche non à l’initiative contre l’élevage intensif à 53,4%, et à la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations suisses à 51,7%.

L'Union syndicale suisse (USS) reconnaît le oui aux deux objets de la réforme AVS21. Dans un communiqué, l'union syndicale dit "regretter" que la réforme AVS 21 ait été acceptée. Il s’agit d’un résultat contre les femmes concernées, écrit la faîtière des syndicats.

Il manque les résultats de cinq communes zurichoises pour connaître les résultats définitifs des votations. Pour l’heure, le camp du non au relèvement de l'âge de la retraite des femmes a 24'000 voix d’avance. Mais selon les dernières projections pour le canton de Zurich, le oui devrait s’imposer avec quelque 50'000 voix de différence, ce qui ferait rebasculer le vote national du côté du oui.

Après le dépouillement des bulletins de tous les cantons à l'exception de Zurich, le non passe devant à 50,5% contre 49,5% de oui, selon les résultats partiels.

Le vote du canton de Zurich, qui penche pour le oui à la réforme, sera déterminant pour l'issue du résultat.

Les résultats partiels du la réforme AVS21 après le dépouillement de tous les cantons à l'exception de Zurich. [SSR]

Le canton de Vaud, comme les autres cantons romands, a refusé le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans par 62,1% des voix. Il fait basculer le résultat national du côté du non, mais les résultats du canton de Zurich sont toujours attendus.

La hausse de la TVA pour financer l’AVS est aussi rejetée, par 54,4% des votants. C’est non aussi pour la suppression de l’impôt anticipé à 53,1%, et non encore à l’initiative contre l’élevage intensif (65,5%).

Oui au Conseil de magistrature

Sur le plan cantonal, la population vaudoise a accepté à 65,2% l'instauration d'un Conseil de la magistrature.

Il entrera en vigueur le 1er janvier 2023 avec, comme mission, la surveillance disciplinaire de l'ensemble des magistrats (juges de première et deuxième instances, procureurs) et la surveillance administrative du Tribunal cantonal et du Ministère public.

>> En lire davantage: Le corps électoral vaudois accepte la création d'un Conseil de la magistrature

Le canton de Neuchâtel ne sera pas le premier de Suisse à avoir une assurance dentaire obligatoire, qui aurait pris en charge les soins de base et les contrôles périodiques. La population a refusé à 63,2% dimanche l'initiative cantonale, soutenue par la gauche.

Toutes les communes neuchâteloises ont rejeté le texte, même si le non est un peu moins élevé à Neuchâtel (57,8%) et à La Chaux-de-Fonds (55,1%). Le taux de participation s'est monté à 41,3%.

Dans le canton de Vaud en 2018 et à Genève en 2019, les citoyens avaient déjà refusé une assurance dentaire. Les Neuchâtelois ont suivi le même chemin, malgré une polémique sur le financement de la campagne des opposants par les fabricants de boissons sucrées.

L'initiative, déposée en 2015, demandait que l'assurance dentaire obligatoire soit financée par une retenue sur le salaire de 1% payée moitié par l'employeur et pour moitié par l'employé. Elle était soutenue par les partis politiques de gauche, des syndicats et des associations.

>> Plus de détails dans notre article: L'initiative cantonale pour une assurance des soins dentaires refusée à Neuchâtel

Le canton de Berne a accepté à une faible majorité la réforme de l’AVS. Le relèvement de l’âge de la retraite des femmes a été accepté du bout des lèvres (50,4% de oui), la hausse de la TVA un peu plus confortablement (54,8% de oui).

Le résultat est plus net du côté de l’initiative contre l’élevage intensif, refusée par 61,5% des votants. La suppression de l’impôt anticipé sur les obligations suisses est elle aussi rejetée, avec 57,8% de non.

Les citoyens bernois n'ont pas voulu accorder le droit de vote aux jeunes dès 16 ans. Cette extension des droits politiques a été rejetée dimanche par 67,2% des votants. Glaris reste donc le seul canton avec le droit de vote à 16 ans.

Cette modification de la Constitution bernoise prévoyait que les jeunes soient autorisés à voter dès 16 ans tant au niveau cantonal que communal. Ils n'auraient toutefois pu être élus à une fonction politique qu'à l'âge de 18 ans comme actuellement.

>> En lire davantage: Le canton de Berne se dirige vers un refus du droit de vote à 16 ans

La réforme de l'AVS n'a pas plus convaincu à Neuchâtel que dans les autres cantons romands. Le relèvement de l'âge de la retraite des femmes est rejeté par près de deux personnes sur trois (64,5%). La hausse de la TVA fait 10 points de mieux, mais reste rejetée par 54,7% des voix.

L'initiative "Non à l'élevage intensif" est rejetée, mais un peu moins nettement que dans les autres cantons (63,9%). Le refus est presque aussi net pour la suppression de l'impôt anticipé (61,3%).

Comme la plupart des cantons romands, Fribourg a voté quatre fois non ce dimanche. La réforme de l’AVS est rejetée tant pour le relèvement de l’âge de la retraite des femmes (60,5% de non) que pour la hausse de la TVA (51,8% de non).

L’initiative contre l’élevage intensif n’a pas convaincu (72,9% de non), de même que la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations suisses (56,0% de non).

Retrouvez les résultats détaillés des votations fédérales sur nos cartes interactives par commune.

La population jurassienne a glissé dimanche un quadruple non très net aux objets soumis au vote. Le refus le plus marqué est celui de l'initiative "Non à l'élevage intensif", balayé par 72,4% des votants.

Le refus est également très fort du côté de la réforme AVS, en particulier le relèvement de l'âge de la retraite des femmes, refusé à 70,9%. La hausse de la TVA fait à peine mieux (non à 62,3%). C'est le canton qui rejette le plus fortement la réforme.

Pas plus de chance pour la suppression de l'impôt anticipé sur les obligations suisses, rejetée à 64,0%.

Le canton de Bâle-Ville s'est aligné sur la Suisse romande en refusant la réforme de l'AVS, mais uniquement le relèvement de l'âge de la retraite des femmes (non à 53,2%), tandis que la hausse de la TVA est acceptée (51,6% de oui).

Bâle-Ville rejette aussi assez nettement la suppression de l'impôt anticipé sur les obligations suisses (non à 59,5%). Le canton est en revanche le seul qui accepte, et assez nettement, l'initiative contre l'élevage intensif, avec 55,2% de oui.

Une majorité de cantons a désormais refusé l'initiative "Non à l'élevage intensif". La double majorité peuple-cantons étant nécessaire, l'initiative est donc refusée. Le refus populaire devrait en outre dépasser les 60%.

Seul le canton de Bâle-Ville a pour l'instant accepté l'initiative (55,2% de votes favorables).

Le conseiller national François Pointet (PVL/VD), dont le parti cantonal s'était prononcé contre l'abolition de l'élevage intensif, a partagé son inquiétude sur la manière du milieu agricole de mener la campagne.

"Je suis toujours inquiet quand je vois le monde paysan se positionner de manière décidée contre une avancée. Je prends l'exemple de la dernière session parlementaire extraordinaire, où un certain nombre de paysans ont essayé de balayer des avancées environnementales sous prétexte de guerre."

>> La réaction de François Pointet:

"Il faut assainir l'AVS pour qu'elle continue d'exister pour les générations futures", a dit Monika Rühl, directrice d'Economiesuisse en attendant les résultats sur le fil dimanche. "Avec cette réforme, on introduit aussi la flexibilisation de l'âge de la retraite, qui permet de choisir quand quitter le monde du travail entre 63 et 70 ans." Elle estime encore le paquet très généreux pour la génération de transition.

>> La réaction de Monika Rühl:

La conseillère aux Etats Marianne Maret (VS/C) craint que si cette réforme de l'AVS ne passe pas, il faille augmenter encore davantage l'âge de la retraite à l'avenir.

"J'ai la certitude que si l'on solidifie maintenant le financement de l'AVS, on peut rester au stade de 65 ans comme âge de référence. Par contre, d'attendre, ça serait synonyme de faire un plus grand pas pour assurer la pérennité de ce premier pilier", estime-t-elle.

La réaction de Marianne Maret:

Le canton de Genève a dit non aux quatre objets soumis en votation. Le refus le plus net est venu de la réforme AVS, avec 62,8% des votants. Le relèvement de la TVA ne passe pas non plus la rampe (57,4% de non).

Même sort pour la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations suisses, refusé avec 58,5% des voix.

Malgré son avance dans les sondages, l’initiative contre l’élevage intensif est finalement rejetée par le canton, pourtant majoritairement urbain, avec 52,7% de non.

Les résultats définitifs sont tombés en Valais. Le canton fait partie des rares qui a voté différemment sur les deux objets liés à l'AVS. C'est non au relèvement de l'âge de la retraite des femmes avec un assez net 55,0% des voix, mais oui au relèvement de la TVA, du bout des lèvres (50,4% de oui).

Le canton n'a en revanche pas hésité sur l'initiative sur le bien-être animal, balayée par 76,1% des voix, soit pour le moment le résultat le plus net en Suisse romande et le troisième plus net en Suisse derrière Obwald et Schwyz.

C'est non également à la suppression de l'impôt anticipé, mais de peu, avec 51,0% de non.

Comme les cantons romands, le Tessin a rejeté le relèvement de l'âge de la retraite des femmes, à 57,1%. En revanche, le relèvement de la TVA a été accepté in extremis, par 50,7% des voix.

Tout petit oui également à la suppression de l'impôt anticipé sur les obligations suisses (50,2%), tandis que l'initiative contre l'élevage intensif est refusée par près de deux tiers de la population (65,5%).

Vaud aura son Conseil de la magistrature. Ses citoyens ont plébiscité dimanche dans les urnes la création de ce nouvel organe de surveillance de la justice cantonale, avec environ 65% de oui après le dépouillement d'environ 80% des bulletins.

A l'étude depuis environ dix ans et déjà en vigueur dans tous les autres cantons romands, cet organe entrera en vigueur le 1er janvier 2023 avec, comme mission, la surveillance disciplinaire de l'ensemble des magistrats (juges de première et deuxième instances, procureurs) et la surveillance administrative du Tribunal cantonal et du Ministère public. Il élaborera également des préavis lors des élections de juges cantonaux ou du procureur général.

Christelle Luisier s'est réjouie dimanche du "oui franc" des Vaudois. La ministre en charge du dossier relève que les citoyens ont fait confiance au Conseil d'Etat sur un scrutin pourtant "très technique". Le Conseil de la magistrature est "très important" pour les institutions vaudoises et va entraîner "un grand changement de paradigme", a-t-elle encore estimé.

Schaffhouse ne sera pas le premier canton suisse à prendre entièrement en charge les primes maladie pour enfant. Ses citoyens ont balayé dimanche une initiative en ce sens, lancée par l'Union syndicale et pourtant soutenue par tous les partis sauf l'UDC.

Les votants ont largement refusé, à 64,9%, de rendre gratuites les primes d'assurance maladie pour enfant. En cas de "oui", le canton et les communes auraient dû financer entièrement ces primes à travers les subsides alloués aux réductions de primes. L'opération aurait coûté 8,5 millions de francs par an.

Actuellement, les familles ne reçoivent aucune aide de l'Etat dans ce domaine lorsque leurs revenus dépassent 80'000 francs. Les autorités ont convaincu les citoyens de maintenir ce principe, malgré le soutien de tous les partis à l'initiative, hormis l'UDC. Le taux de participation au scrutin a atteint 68,6%. En terres schaffhousoises, le vote est obligatoire sous peine d'amende.

Interrogé dans l'émission spéciale de la RTS, le conseiller national Pierre-Yves Maillard (PS/VD) ne pensait pas en se levant ce matin qu'il espérerait encore à 13h15 que le non l'emporte lors de la votation sur l'AVS. "C'est au-dessus de nos attentes, surtout quand on voit à quel point nous avons été seuls en Suisse alémanique", observe-t-il.

"Les femmes ont majoritairement voté contre. Elles sont les premières concernées, ce qui est déjà douloureux, parce que si la réforme passe contre l'avis des principales concernées, cela va laisser des traces. On verra un clivage social et un clivage linguistique."

>> La réaction de Pierre-Yves Maillard:

Le possible refus de l'abolition de l'impôt anticipé sur les obligations serait un "non" pour remettre en Suisse la culture de travailler ensemble, estime le conseiller national Samuel Bendahan (PS/VD). Cette réforme a été faite de manière beaucoup trop unilatérale, selon lui.

"Il ne faut jamais fanfaronner, prévient Samuel Bendahan sur les ondes de la RTS. "Mais une chose est sûre, la gauche, quand elle se bat contre un projet fiscal injuste, même si elle perd, a la capacité de convaincre largement.

Egalement présente sur le plateau de la RTS, la vice-présidente de l'UDC Suisse Céline Amaudruz a exprimé son "énorme regret" si cet objet devait être refusé. Des places de travail seraient revenues en Suisse grâce à la réforme, affirme-t-elle. Et de rappeler que cet impôt avait été instauré en 1944 à cause du secret bancaire, qui n'existe plus.

>> Les réactions de Samuel Bendahan et Céline Amaudruz:

La conseillère nationale Céline Amaudruz (UDC/GE) dénonce la dictature des Verts sur l'initiative contre l'élevage intensif. "Il faut arrêter de vouloir expliquer à un paysan comment traiter les animaux. Je crois qu'en Suisse on est assez exemplaire avec des normes très contraignantes (…) cette initiative, c’était une dictature des Verts contre les paysans et la sécurité alimentaire".

La réaction de Céline Amaudruz:

Daniel Würgler, éleveur, emploie des mots moins virulents, mais se dit très satisfait du résultat. "Je suis très soulagé que la population nous ait fait confiance. C’est un signe fort. Le travail quotidien dans nos exploitations est reconnu."

>> La réaction de Daniel Würgler:

Alors que des résultats partiels sont tombés dans une majorité de cantons, une barrière linguistique entre Latins et Alémaniques très nette se dessine sur la réforme AVS 21.

Tous les cantons romands ont dit non (sauf le Valais, mais uniquement sur le volet TVA de la réforme), de même que le Tesssin, alors que tous les cantons alémaniques ont dit oui. Bâle-Ville pourrait néanmoins faire exception, selon la première tendance dans le canton.

Sur la carte ci-dessous, les résultats sont encore partiels dans les cantons hachurés.

 Une fracture entre latins et alémaniques se dessine sur la réforme de l'AVS. [RTS]

Les Vaudois semblent partis pour s'opposer à la réforme de l'AVS, ainsi qu'à son financement additionnel. Après le dépouillement de la moitié des bulletins, ils disent non à ces deux objets à 61 et 53%.

Vaud refuse également l'initiative contre l'élevage intensif (69%). C'est plus serré pour la modification de la loi sur l'impôt anticipé, refusée de peu pour l'instant (51%). La participation se situe autour de 55%.

Selon une deuxième projection SSR, la réforme de l'AVS serait acceptée à 51%, contre 52% lors de la première projection. L'issue du scrutin s'annonce donc plus incertaine que prévu.

Peu de doutes en revanche sur le relèvement de la TVA, qui serait accepté par 56% de la population. Mais ce résultat serait caduque en cas de refus de l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes.

"On voit que ce n’est pas non plus le raz de marée annoncé. Qu’en Suisse romande c’est plutôt un non, donc notre job ici, on l’a fait. Mais l’important maintenant, c’est que les promesses soient tenues", réagit dans l'émission de la RTS la conseillère nationale Léonore Porchet (PS/VD).

>> La réaction de Léonore Porchet:

Les Grisons ont dit oui à la réforme de l'AVS, selon des résultats définitifs. Ils acceptent le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 56,2% et la hausse de la TVA à 58,5%.

C'est également oui à la suppression partielle du droit de timbre par 53,3%. En revanche, le canton dit non à 65,2% à l'initiative contre l'élevage intensif.

Dans le canton du Jura, les citoyens rejettent les quatre objets soumis au vote après le dépouillement des résultats de 15 communes sur 53. Les Jurassiens disent non par 68,4% des votants au relèvement de l'âge de la retraite des femmes et non par 62,9% au relèvement de la TVA, selon ces résultats partiels.

Le canton dit aussi non à la suppression partielle de l'impôt anticipé par 62,7% des votants et à l'initiative contre l'élevage intensif par 74,3%.

Après dépouillement dans 79 des 127 communes du canton, le vote des Fribourgeois concernant les deux pans de la réforme AVS apparaît penché vers un refus. AVS 21 et le relèvement du taux de TVA seraient rejetés par respectivement 60,8% et 52,3% des voix.

Les deux autres objets soumis à la votation populaire ce dimanche donnent également lieu à des tendances vers le non. Ainsi, l'initiative contre l'élevage intensif serait balayée par 72,0% dans un canton de Fribourg où l'agriculture représente une part non négligeable de l'économie.

Plus technique, l'abolition partielle de l'impôt anticipé serait pour sa part elle aussi repoussée, par 56,3%. En l'état, le taux de participation se monte à 53% environ. Il n'y a pas d'objet cantonal proposé au vote.

Alors que le peuple rejetterait l'initiative sur l'élevage intensif à 62% selon la première projection SSR, Vera Weber, présidente de la fondation Franz Weber et partisane de l'initiative, reste positive.

"Pour nous, c’est de toute façon déjà une victoire. La Suisse toute entière a discuté de la problématique de l’élevage intensif, de notre consommation de viande. Ça c’est déjà un super résultat pour nous ". Elle espère que l’initiative atteindra au moins les 40%.

>> La réaction de Vera Weber:

Le conseiller national  Samuel Bendahan (PS/VD) estime de sont côté qu'il faut ouvrir le dialogue avec le monde agricole.

"On voit que les gens sont tiraillés. Ils se soucient du bien-être animal, ou de ne pas avoir de pesticides. En même temps, on a aussi une grande sympathie pour ce monde agricole. On sait tous, y compris en ville, que c’est dur comme métier. Par contre, à Berne, c'est très difficile d’avoir des discussions avec les représentants des milieux agricoles. On a refusé d’entrer en matière."

Samuel Bendahan (PS/VD) réagit au non sur l'élevage intensif:

Le Valais suit les autres cantons romands en rejetant le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans par 54,1% des voix. En revanche, il accepte le relèvement de la TVA à 51%, selon un résultat partiel après dépouillement des bulletins dans 116 communes sur 123.

Le canton prend également la tête du camp du non à l'initiative pour le bien-être animal, avec un rejet très net de plus de trois votants sur quatre (76,6%).

La population valaisanne se montre plus indécise sur la suppression de l'impôt anticipé sur les intérêts des obligations suisses qui, pour l'heure, recueille 50,8% de non. La participation s'élève à environ 50%.

Le canton de Lucerne approuve la réforme de l'AVS, selon des résultats partiels publiés après le dépouillement de 48 communes sur 80. Il dit oui à plus de 60% aux deux volets du paquet.

Un oui se dessine aussi pour la suppression partielle de l'impôt anticipé (55,6%). En revanche, l'initiative contre l'élevage intensif n'obtient que 28% des suffrages dans ce canton.

Bâle-Ville dirait non à la réforme de l'AVS. Après le dépouillement des votes par correspondance, il rejette le relèvement de l'âge de la retraite des femmes par 52,8% des voix et la hausse de la TVA par 52%.

Le canton dit aussi non à la suppression partielle de l'impôt anticipé (59,1%). Il approuve en revanche l'initiative contre l'élevage intensif par 54,4% des voix.

La population neuchâteloise est en voie de refuser l'initiative pour une assurance dentaire obligatoire, qui prendrait en charge les soins de base et les contrôles périodiques. Après dépouillement dans 13 communes sur 27, les citoyens disent non à 69,3%.

Les résultats des villes de La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel, qui votent plus traditionnellement à gauche, ne sont pas encore connus, mais l'avance du "non" semble suffisamment importante.

La première projection des résultats des votations fédérales confirme la tendance tombée à 12h: le peuple accepterait la réforme AVS 21, à 52% pour le volet concernant l’alignement de l’âge de la retraite des femmes sur celui des hommes à 65 ans, et à 56% pour le relèvement de la TVA de 7,7% à 8,1%. Les cantons romands, eux, ont dit non.

L’initiative sur l’élevage intensif est nettement rejetée avec environ 62% de non, un échec bien plus clair que ne l’annonçaient les derniers sondages. Pour l’heure, aucun canton ne l’accepte, y compris les cantons urbains comme Genève et Zurich.

Le sort de l’impôt anticipé sur les obligations suisses est toujours incertain, avec 51% de non pour le moment. Aucun Röstigraben ne se dessine sur la question, avec un non du côté de Genève, Vaud, Fribourg, Bâle-Campagne et Aarau, tandis qu’un oui a été glissé dans l’urne en Valais, à Lucerne, Nidwald, St-Gall et dans les Grisons.

Les femmes travailleront jusqu'à 65 ans, comme les hommes. Les Suisses ont soutenu dimanche les deux pans de la nouvelle réforme de l'AVS, selon une tendance SSR.

"C’est un jour historique (…) malgré la campagne qui a été très émotionnelle", estime Simone de Montmollin (PLR/GE) dans l’émission de la RTS.

>> La réaction de Simone de Montmollin:

Défendant le non, le conseiller national  Samuel Bendahan (PS/VD) assure de son côté qu'il continuera à se battre. "C'’est douloureux pour les personnes concernées. C’est vrai que c’est une défaite, mais on continuera à les défendre, à se battre pour leurs rentes. "

>> La réaction de Samuel Bendahan:

La population neuchâteloise devrait refuser les quatre objets soumis au vote dimanche. Après dépouillement dans neuf communes sur 27, l'initiative sur l'élevage intensif recueille 73,3% de non.

Les deux textes en lien avec l'AVS 21 sont également refusés. Les Neuchâtelois ont dit non à 52,4% au financement additionnel de l'AVS par un relèvement de la TV et non à 62,6% à une hausse de l'âge de la retraite des femmes, selon les premiers résultats.

La modification de la loi sur l'impôt anticipé est rejetée avec 60,7%. Actuellement, le taux de participation tourne autour de 56%.

Le canton de Zurich approuverait les deux volets de la réforme de l'AVS, selon les premières projections publiées dimanche. Ce serait oui à 55,1% au relèvement de l'âge de la retraite des femmes et à 59,9% à la hausse de la TVA.

Un petit oui (51,0%) se dessine également pour la suppression partielle du droit de timbre, selon ces projections publiées par l'office cantonal de la statistique. En revanche, le canton rejetterait à 53,0% l'initiative contre l'élevage intensif.

Après les résultats partiels de sept cantons, un net Röstigraben semble se dessiner sur la réforme AVS 21.

Trois cantons romands disent non (Genève à 62,3%, Vaud à 61,2%, le Valais à 51,6%), alors que quatre alémaniques disent oui (Bâle-Campagne à 50,1%, les Grisons à 55,8%, Lucerne à 61,0% et Nidwald à 65,3%).

Le canton de Genève a voté quatre fois "non" aux scrutins fédéraux. Selon des résultats anticipés portant près de 95% des bulletins, AVS 21 est refusée par 62,2% des voix et le relèvement de la TVA par 57,1%.

La suppression de l'impôt anticipé est rejetée par 58,1% des votants, de même que l'initiative sur l'élevage intensif (53,1% de non).

Alors que l'ensemble du pays devrait accepter la réforme AVS à plus de 55%, selon la première tendance SSR, le net refus genevois semble dessiner un important Röstigraben sur cet objet.

Le taux participation s'élève à 44,38%.

La réforme AVS 21 serait acceptée selon les premières tendances SSR. L'initiative sur l'élevage intensif ne passerait de son côté par la rampe. Il n'y a pas encore de tendance sur la loi sur l'impôt anticipé.

Le taux de participation est déjà connu à Evolène (VS), où les urnes sont closes depuis 11h. Et il est très nettement plus haut que pour les deux premières votations fédérales de 2022: 58%, contre 45% en février (expérimentation animale, publicité pour le tabac, droit de timbre, soutien aux médias) et 39% en mai (loi Netflix, don d'organes, Frontex).

Plusieurs votations cantonales sont également au menu de cette journée de votations.

Le canton de Berne se prononce sur l'abaissement du droit de vote de 18 à 16 ans sur le plan cantonal.

>> Lire à ce sujet: Le vote à 16 ans soumis au scrutin populaire dans le canton de Berne

Neuchâtel doit décider si les soins dentaires seront remboursés par une assurance obligatoire prenant en charge les soins de base, financée par un prélèvement paritaire employeurs-employés sur les salaires.

>> Lire à ce sujet: Une assurance couvrant les soins dentaires soumise au vote à Neuchâtel

La population vaudoise est invitée à se prononcer sur la création d'un Conseil de la magistrature composé de neuf membres qui surveilleront la justice sur le plan administratif, mais aussi disciplinaire.

>> Lire à ce sujet: La création d'un Conseil de la magistrature soumise au peuple vaudois le 25 septembre

En Suisse alémanique, Zurich se prononce sur un contre-projet à l’initiative sur l'économie circulaire et sur l'initiative "pas de cadeaux aux actionnaires", Lucerne sur un soutien à la caserne des gardes suisses à Rome, Bâle sur une loi sur les jardins récréatifs, Argovie sur la possibilité de faire appel à des députés suppléants en cas d'absence prolongée, Schaffhouse sur la gratuité des primes maladie pour les enfants et Appenzell sur une révision de sa loi sur l'énergie.

Selon le dernier sondage SSR sur les objets soumis au vote publié le 14 septembre dernier, la réforme de l'AVS récolte toujours une nette majorité des intentions de vote, mais les opposants ont comblé une partie du retard. Les deux camps sont au coude-à-coude sur la loi sur l'impôt anticipé. Enfin, le non à l'initiative contre l'élevage intensif a pris l'ascendant sur le oui.

La réforme AVS 21 séduit 59% des sondés, tandis que 38% de la population se dit opposée. Trois pour cent des votants seulement sont encore indécis. Et le relèvement de la TVA, qui doit accompagner la réforme, séduit encore plus (63% contre 34%). Ce sont les hommes, les Alémaniques et les sympathisants de droite qui y sont le plus favorable.

La suppression de l'impôt anticipé ne bénéficie plus que d'une courte avance, avec 47% d'avis favorables contre 44% d'avis opposés. C'est l'objet qui rassemble encore le plus d'indécis (9%).

L'initiative contre l'élevage intensif a perdu le maigre avantage dont elle bénéficiait lors du premier sondage, mais l'issue est serrée. Elle serait rejetée par 52% des votants, pour 47% d'avis favorables. C'est l'objet pour lequel l'avis de la population semble le mieux forgé, avec 1% d'indécis seulement. Le fossé ville-campagne est marqué, avec 53% de oui dans les grandes agglomérations contre 36% seulement dans les zones rurales.

>> Tous les détails: Le rejet de la réforme de l'AVS grignote du terrain, mais le oui reste nettement majoritaire

Le Conseil fédéral et le Parlement veulent supprimer partiellement l'impôt anticipé sur les obligations suisses, jugé nocif pour l'économie. La gauche, qui s'y oppose, a lancé le référendum.

Cet impôt anticipé sur les obligations consiste en un prélèvement de 35% sur les intérêts versés aux investisseurs. Une société étrangère qui prêterait de l'argent à une société immobilière suisse pour l'acquisition d'un immeuble, par exemple, recevrait en retour des intérêts amputés de plus d'un tiers. Et récupérer par la suite le solde n'est pas garanti pour des raisons à la fois juridiques et pratiques.

Les partisans de la réforme soulignent que les entreprises pourront se financer meilleur marché et ainsi réinvestir l'argent économisé dans l'économie.

>> Plus de détails dans notre article: La suppression de l'impôt anticipé sur les obligations en votation le 25 septembre

Le conseiller fédéral Ueli Maurer estime que cet impôt constitue une entrave importante à l'émission d'obligations en Suisse. Il a rappelé que la loi soumise au peuple ne concerne qu'une petite partie de l'impôt anticipé, soit moins de 5%. Elle n'aura donc un effet que sur une petite partie des recettes fiscales. L'impôt sur les dividendes, qui constitue une grande partie des rentrées fiscales, sera maintenu.

>> Lire à ce sujet: Ueli Maurer défend la "mini-réforme" de l'impôt anticipé soumise à votation

La gauche et les syndicats dénoncent eux l'abolition d'un des rares impôts qui touchent encore les grandes entreprises et les personnes les plus fortunées. Les PME, elles, ne gagneront que des cacahuètes, estiment-ils, car seules quelque 200 grandes entreprises se financent de cette manière sur le marché des capitaux. Aux yeux des référendaires, ce serait un camouflet aux travailleurs honnêtes qui paient impôts et taxes sur tous les produits de consommation, leurs salaires et leurs retraites.

>> Les arguments du camp du non: La gauche au front contre les "passe-droits" de l'impôt anticipé allégé

>> Regarder le débat d'Infrarouge:

>> Lire aussi: Guerre des chiffres sur l'abolition de l'impôt anticipé: qui a raison et qui a tort?

Portée par les organisations écologistes et la gauche, l'initiative "Non à l'élevage intensif" exige un environnement respectueux pour les animaux de rente élevés en Suisse. Lancée par l'association Sentience, la Fondation Franz Weber, Vier Pfoten et Greenpeace, elle est soutenue entre autres par la Protection suisse des animaux, la Fondation pour l'animal dans le droit, Kag Freiland, ou encore l'association des petits paysans et Bio Suisse.

Au sein des partis, le texte est porté par les Verts. Le Parti socialiste a également décidé de soutenir le oui, tout comme les Vert'libéraux. Il est en revanche rejeté par la majorité du monde agricole, Union suisse des paysans et Prométerre en tête, de même que par economiesuisse, l'Union suisse des arts et métiers et l'Union patronale suisse (UPS). Le Conseil fédéral et une majorité du Parlement sont également opposés au texte, combattu par un comité de droite (UDC, PLR, Centre).

>> En lire plus: L'initiative contre l'élevage intensif soumise au verdict des urnes le 25 septembre

Les auteurs de l'initiative exigent notamment plus d'espace, de litières et de possibilités d'occupation pour les animaux, qui doivent également avoir accès à un pâturage. Les normes doivent s'orienter sur le cahier des charges de Bio Suisse de 2018. L'initiative veut également que les animaux comme les poulets soient élevés dans des groupes moins grands et que l'abattage se fasse après un court trajet de transport.

Trop peu de sorties en plein air

Le camp du oui déplore que seul un animal sur huit sorte régulièrement en plein air, que le total des animaux de rente augmente en Suisse et que le fourrage destiné à les nourrir occupe trop d'espace.

>> Ecouter Vera Weber défendre l'initiative dans La Matinale:

Les opposants jugent eux l'initiative inutile car à leurs yeux, l'agriculture suisse se caractérise déjà par un niveau très élevé de bien-être animal. La loi sur la protection des animaux est d'une sévérité unique au monde et le système de contrôle est efficace, plaide le comité opposé à l'initiative.

La viande plus chère

Si l'initiative devait être acceptée, ils annoncent un renchérissement du coût des aliments d'origine animale de 20 à 40%, soit une charge supplémentaire d'environ 1800 francs par an pour le porte-monnaie des consommateurs. Ils craignent aussi une diminution de 50% de la production indigène de porc et de 80% de la volaille, ce qui menacerait des milliers d'emplois et favoriserait l'importation de viande.

>> Ecouter Jacques Nicolet dans le camp des opposants:

>> Regarder aussi le débat d'Infrarouge:

Parallèlement au relèvement de l'âge de la retraite des femmes, la réforme AVS 21 prévoit une augmentation de la TVA. Le taux normal passerait de 7,7% à 8,1%, le taux réduit (biens de première nécessité, nourriture notamment) de 2,5 à 2,6% et le taux spécial pour l'hôtellerie de 3,7 à 3,8%. Cette mesure devrait rapporter environ 1,4 milliard par an.

"Mais cumulée avec la hausse brutale des primes maladie prévue en septembre, la hausse accablera la population de 4 à 5 milliards", a mis en garde le président de l'USS Pierre-Yves Maillard, et ce alors que, ajoute-t-il, le revenu réel et le pouvoir d'achat des Suisses devraient baisser en raison de l'inflation.

Aux yeux du Conseil fédéral, ce relèvement minime de la TVA est justifié et nécessaire. S'il fallait stabiliser les finances uniquement en réduisant les dépenses, il faudrait considérablement couper dans les prestations, pointe-t-il.

>> Ecouter le conseiller fédéral Alain Berset défendre la réforme face au président de l'USS Pierre-Yves Maillard sur le plateau d'Infrarouge:

>> A propos du financement de l'AVS et du vieillissement, lire aussi: Les "petites imprécisions" du Conseil fédéral sur les chiffres de l'AVS

Depuis sa création en 1948, l'AVS, premier pilier de la prévoyance en vue de la retraite en Suisse, a fait l'objet de pas moins de 24 scrutins fédéraux. La dernière tentative de réformer cette assurance (conjointement avec le 2e pilier), en 2017, avait échoué devant le peuple et les cantons. Comme en 2017, la nouvelle réforme AVS 21 prévoit un âge de la retraite unifié à 65 ans et une hausse de la TVA. Cette fois, le 2e pilier (soit la prévoyance professionnelle) n'est pas concerné.

La population votera deux fois ce dimanche: une fois sur la réforme AVS 21 à proprement parler, et une fois sur l'augmentation de la TVA (voir rubrique suivante). Pour que la réforme soit adoptée, un double oui est nécessaire, car l'augmentation de la TVA ne peut entrer en vigueur que si le peuple accepte les autres mesures, et vice-versa.

>> La présentation des enjeux en détail: Le référendum sur la réforme AVS 21 et la retraite des femmes à 65 ans soumis au peuple

La mesure phare qui doit permettre de renflouer l'AVS et faire face au vieillissement de la population est l'instauration d'un même âge de la retraite pour les femmes et les hommes, à 65 ans. Pour atténuer les effets sur les femmes proches de la retraite, un régime de compensations est prévu pour elles.

>> Revoir le grand débat de Forum sur la réforme AVS 21:

Les femmes sacrifiées, dénonce la gauche

La gauche et les syndicats, à l'origine du référendum, s'opposent à une réforme qui se fait à leurs yeux sur le dos des femmes et des personnes à bas revenu. Pour l'Union syndicale suisse (USS), Unia, le PS et Les Vert-e-s, cette réforme entraîne une perte de rente d'un an. Or, les femmes touchent déjà un tiers en moins de rentes que les hommes, rappellent les référendaires, car ce sont toujours elles qui s'occupent majoritairement des enfants, petits-enfants ou proches malades.

Leur avoir de retraite est moindre car certaines ne travaillent pas, travaillent à taux réduit par rapport aux hommes, ou encore exercent des métiers astreignants et peu rémunérés.

>> Les arguments du camp du non: Silvia Locatelli: "Les compensations pour les femmes prévues dans AVS 21 sont des cacahuètes"

Un "compromis bien helvétique"

Pour le gouvernement et la majorité du Parlement, l'alignement de l'âge de la retraite des femmes sur celui des hommes est justifié, car elles sont aujourd'hui mieux formées que par le passé, exercent pour la plupart une activité lucrative et vivent plus longtemps que les hommes.

L'Union patronale suisse parle elle d'un "compromis bien helvétique" assuré par "une combinaison de mesures structurelles et financières". Elle insiste sur les compensations financières que toucheront les femmes actuellement proches de la retraite.

>> Les arguments du camp du oui: Marianne Maret: "Avec AVS 21, le passage de l'âge de la retraite à 67 ans ne sera plus d'actualité"

>> Lire aussi: AVS 21, une réforme sur le dos des femmes?

Le dossier des votations fédérales du 25 septembre 2022