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Un secret professionnel menacé par la révision de la loi sur le renseignement?

Un officier français a été inculpé pour espionnage au profit des Russes (image d'illustration). [Reuters - David W. Cerny]
Un secret professionnel menacé par la révision de la loi sur le renseignement? / La Matinale / 1 min. / le 9 septembre 2022
Le Conseil fédéral souhaite réviser la loi sur le renseignement et donner plus de pouvoir au Service de renseignement de la Confédération. Cette révision suscite plusieurs critiques du côté de la gauche et de milieux proches de la droite.

Le projet veut soumettre les avocats et les médecins à des mesures de surveillance, parmi les plus invasives, au cas où une personne considérée comme très menaçante aurait des contacts avec ces différents corps de métier.

La Fédération des médecins suisses (FMH) et la faîtière suisse des avocats (SAV-FSA) y voient une grave atteinte à leurs secrets professionnels et aux droits fondamentaux de leurs clients ou de leurs patients.

Pour Yvonne Gilli, présidente de la FMH interrogée vendredi dans la Matinale, "tous nos métiers sont protégés par le secret médical, c'est aussi un principe qui protège les patients et leur personnalité. Il est à la base de la relation de confiance entre le médecin et le patient". En outre, "violer ce secret médical est pénalement répréhensible et c'est précisément cette protection que la loi sur le renseignement veut supprimer de manière simpliste", ajoute-t-elle.

La protection des sources des journalistes serait aussi concernée, a relevé Syndicom, le représentant des métiers de la communication et du journalisme.

Une révision de loi qui divise

Le projet du Conseil fédéral dont la consultation se termine vendredi est également vivement critiqué par les préposés cantonaux à la protection des données, des organisations de défense des droits humains ou encore les partis de gauche.

Ils trouvent tous la révision excessive. En revanche, les corps de police, tout comme les partis bourgeois, saluent les changements envisagés. A leurs yeux, ils permettront au Service de renseignement de la Confédération de mieux accomplir sa mission.

Marc Menichini/aps

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