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La Suisse a convoqué l'ambassadeur de Chine après le rapport sur le Xinjiang

L'entrée d'une centre de détention dans le district de Dabancheng dans la province du Xinjiang en Chine. [AP/Keystone - Mark Schiefelbein]
L'entrée d'une centre de détention dans le district de Dabancheng dans la province du Xinjiang en Chine. - [AP/Keystone - Mark Schiefelbein]
La Suisse a convoqué l'ambassadeur de Chine à Berne suite à la publication du rapport du Haut Commissariat aux droits de l'homme sur les possibles crimes contre l'humanité dans le Xinjiang. Le Département fédéral des affaires étrangères a fait part de ses préoccupations à ce sujet.

La Suisse "a régulièrement communiqué sa forte préoccupation à l'égard des droits des minorités ethniques et religieuses au Xinjiang" et elle "est persuadée que la meilleure manière de préserver ses intérêts et le respect des droits fondamentaux est de mener un dialogue critique et constructif avec Pékin", a souligné le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Michelle Bachelet avait choisi de rendre public ce rapport très attendu quelques minutes avant la fin de son mandat le 31 août.

Vertement critiqué par la Chine, qui a exercé de très fortes pressions et mené campagne pour en empêcher la publication, ce document de 48 pages a été salué par bon nombre de pays occidentaux qui y voient une base solide pour dénoncer les exactions commises par les autorités chinoises.

Possibles "crimes contre l'humanité"

Dans ce rapport, l'ONU évoque de possibles "crimes contre l'humanité", fait état de "preuves crédibles" de tortures et de violences sexuelles à l'égard de la minorité ouïghoure et appelle la communauté internationale à agir.

S'il ne comporte pas de révélations par rapport à ce qui était déjà connu de la situation dans le Xinjiang, ce document apporte le sceau des Nations unies aux accusations portées de longue date contre les autorités chinoises.

>> Lire aussi : Le rapport de l'ONU sur le Xinjiang évoque des crimes contre l'humanité

"On trouve le rapport de très bonne qualité. C'est assez objectif sur les faits et aussi très clair dans ce le constat", a déclaré mercredi Jürg Lauber, le représentant permanent de la Suisse auprès de l'ONU à Genève.

"On demande à la Chine de mettre en oeuvre les recommandations du rapport, et on va aussi soulever ça dans nos réunions bilatérales", a souligné Jürg Lauber.

agences/jfe

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L'appel d'une quarantaine d'experts de l'ONU

Plus de 40 experts indépendants de l'ONU appellent la communauté internationale à ne pas ignorer les violations systémiques des droits humains au Xinjiang après le rapport de la semaine dernière. Ils ont répété mercredi à Genève qu'ils veulent une session spéciale du Conseil des droits de l'homme sur les abus en Chine.

Ces experts indépendants, qui s'expriment indépendamment de l'ONU, saluent le rapport qui reprend, selon eux, de précédentes indications de plusieurs d'entre eux. Ils ciblent notamment le recours des autorités chinoises à la lutte contre le terrorisme pour justifier les exactions.

Ils condamnent toutes les violations, de la torture aux violences sexuelles en passant par les disparitions forcées. Ils sont prêts à aider pour faciliter l'application des recommandations et demandent aux autorités chinoises de leur garantir un accès au pays.

Il y a plus de deux ans, les experts avaient appelé dans une déclaration commune à une session spéciale du Conseil des droits de l'homme à Genève sur la Chine. Des détentions arbitraires, des disparitions forcées et des restrictions aux libertés sont menées dans d'autres régions que le Xinjiang, disent-ils.