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"Quand on a la variole du singe, on comprend vraiment qu'on est tout seul"

Témoignage d'un malade de la variole du singe
Témoignage d'un malade de la variole du singe / 19h30 / 2 min. / le 23 août 2022
La Suisse compte désormais plus de 400 cas de variole du singe. De nombreuses personnes n'osent pas annoncer leur maladie par crainte de stigmatisation. Les témoignages à visage découvert sont donc rares. La RTS a recueilli celui de David Costa Marques, qui évoque les douleurs et la solitude de la maladie.

La variole ne figure même plus au plan d'études de David Costa Marques. Alors quand ce doctorant en médecine à Zurich s'envole pour Barcelone avec son fiancé au début de l'été, il est loin de se douter qu'il s'apprête à contracter une forme de la maldie.

"Nous avions un peu entendu parler de la variole du singe. Mais les discours étaient extrêmement rassurants un peu partout, même dans le domaine médical", se souvient David Costa Marques, mardi dans le 19h30 de la RTS.

A notre retour, une semaine plus tard, je réalise que j'ai un bouton sur le nez qui s'ulcérifie

David Costa Marques

A Barcelone, David Costa Marques et son compagnon rencontrent un ami avec lequel ils ont une relation sexuelle. "A notre retour, une semaine plus tard, je réalise que j'ai un bouton sur le nez qui s'ulcérifie. Mes ganglions gonflent. Je ne comprends pas ce qui m'arrive", décrit-il.

Il va alors recevoir un message de son ami de Barcelone qui lui indique qu'il a été testé positif au "monkeypox" ou variole du singe. A son tour, David Costa Marques est testé positif. "C'est là que le cauchemar commence. Quand on est malade, on comprend vraiment qu'on est tout seul", dit le jeune homme de 26 ans.

>> Voir aussi le témoignage de David Costa Marques sur la page Instagram de RTSinfo :

Témoignage d'un homme touché par la variole du singe
Témoignage d'un homme touché par la variole du singe / L'actu en vidéo / 5 min. / le 20 août 2022

Maladie "stigmatisée"

Ses lésions au niveau du visage progressent et s'infectent. "C'est extrêmement douloureux. J'ai un état grippal extrêmement sévère. Je ne sors plus du lit. J'ai mal partout." Il finit par devoir être hospitalisé durant cinq jours. Par contre, les cicatrices restent.

"J'ai une quarantaine de lésions au niveau du nez. La plupart des malades ont des lésions plus étendues, des lésions ano-génitales. C'est dur de se réveiller tous les matins et se rappeler qu'on a vécu tout ça", rappelle-t-il.

C'est dur de se réveiller tous les matins et se rappeler qu'on a vécu tout ça

David Costa Marques

Et d'ajouter: "Il y a toujours un peu une honte, parce que c'est une maladie qui est extrêmement stigmatisée. La variole du singe, forcément, indique qu'on a couché avec des hommes. Et puis, les gens demandent des explications. S'ajoute donc le jugement sur l'orientation sexuelle, la forme de couple..."

>> Voir aussi l'interview d'Aglaé Tardin dans le 19h30 :

Aglaé Tardin s'exprime sur le vaccin contre la variole du singe
Aglaé Tardin s'exprime sur le vaccin contre la variole du singe / 19h30 / 3 min. / le 23 août 2022

Sujet TV et interviews: Valérie Gillioz et Alex Willemin/vajo

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Baptiste Hurni: "On a besoin d'une stratégie globale pour la Suisse"

"C'est vrai qu'il y a un certain attentisme, surtout quand on regarde ce qui se passe autour de nous. Et il peut faire un peu peur, puisque le nombre de cas est en augmentation", a analysé le conseiller national Baptiste Hurni (PS/NE) mercredi dans La Matinale de la RTS.

"Il faut évidemment savoir raison garder, on n'est pas sur une épidémie avec un développement aussi immédiat et aussi rapide que le Covid par exemple", a précisé celui qui est aussi président de la section romande de la Fédération Suisse des Patients.

"Mais il y a une sorte de cafouillage", a ajouté Baptiste Hurni: "Certains cantons font quelque chose, d'autres non. Certains imposent de rester à la maison, d'autres non. Et tout ça crée le sentiment qu'on ne sait pas très bien où on va".

Aujourd'hui, a encore relevé le Neuchâtelois, "on a besoin de clarté, d'une stratégie globale pour la Suisse. Et derrière, on a aussi besoin de ce vaccin".