Publié

Qu'advient-il des bagages perdus dans les aéroports?

Une petite part des bagages perdus dans l’aéroport reste, à jamais, des valises égarées
Une petite part des bagages perdus dans l’aéroport reste, à jamais, des valises égarées / La Matinale / 4 min. / le 15 août 2022
Cauchemar de tout vacancier, les pertes de valises se sont multipliées cette saison, à tel point que l'on parle de l’été des bagages perdus. Si la majorité d'entre elles sont restituées à leurs propriétaires, une petite part restent cependant à jamais égarées.

Durant l'année 2018, avant le ralentissement causé par la crise du Covid, près d'un million et demi de bagages ont été complètement perdus dans le monde selon SITA, la société internationale de télécommunication aéronautique.

Cette année de reprise du tourisme aérien, entre le manque de personnel au sol et les grèves multiples, les compagnies aériennes ne savent plus où donner de la tête pour acheminer les valises, tant et si bien que les pertes de bagages s'accumulent.

Dans les aéroports suisses, les valises dont on n'arrive pas à identifier le propriétaire se retrouvent à Zurich, dans une boutique nommée Fundsachenverkauf. Sa spécialité est de revendre le contenu des valises que plus personne ne réclame.

Boutique de revente

Concrètement, Fundsachenverkauf rachète, pour un prix forfaitaire, des palettes entières de bagages orphelins. La boutique ne s'intéresse pas seulement aux valises des compagnies d'aviation, mais aussi aux bagages perdus dans les trains, dans les transports publics et aux livraisons égarées du commerce en ligne.

Les employés de cette petite entreprise d'une vingtaine de personnes ouvrent ces bagages pour en trier les objets à même d'être revendus. Un pourcentage du prix de vente est ensuite reversé à l'endroit de provenance, que ce soit l'aéroport ou les CFF.

Près de 80'000 objets par mois

Ce mode d'approvisionnement assure à la boutique une gamme d'objets originaux, allant des bijoux aux lunettes en passant par des livres. Mais pas seulement: Roland Widmer, le fondateur de ce magasin, énumère lundi dans La Matinale de la RTS une petite listes des objets les plus insolites qu'il a vu passer.

"On vient de recevoir une urne encore pleine. Bien sûr, on ne va pas la vendre. On a aussi une petit boîte avec écrit dessus 'les calculs biliaires de grand-maman de 1966'. On a aussi beaucoup de choses de valeur, comme une montre de Cvstos d'une valeur neuve de plus de 12'000 francs. On a une croix orthodoxe, la pièce de rechange d'un tank..."

"On reçoit de ces choses presque tous les jours. Par mois, on enregistre près de 80'000 objets", compte Roland Widmer. Et de conclure: "Je suis étonné par le nombre de choses oubliées et jamais réclamées. Notre entreprise est aussi un peu le reflet de la société."

Katja Schaer/asch

Publié