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Les demandes de changement de genre continuent d'augmenter en Suisse

Les demandes de changement de genre prennent l'ascenseur dans les états civils romands. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]
Les offices d'État civil suisses font face à une hausse des demandes de changement de genre / Le 12h30 / 2 min. / le 7 août 2022
Des centaines de personnes ont changé de genre depuis l'introduction de l'inscription simplifiée à l'état civil en début d'année. Rien que dans les grandes villes, 350 personnes ont changé leur sexe officiel durant le premier semestre, selon une enquête de la NZZ am Sonntag.

Selon ce rapport, 80 personnes ont changé de genre à Zurich, 47 à Bâle, 46 à Berne, 36 à Genève et 19 à Lucerne. Les personnes concernées étaient âgées de 12 à 75 ans, et neuf d'entre elles avaient moins de 16 ans.

Depuis le début de l'année, il n'est plus nécessaire en Suisse de s'adresser au tribunal pour changer son sexe officiel. Il suffit d'une simple déclaration à l'office de l'état civil pour faire changer le prénom et le sexe inscrit dans le registre. Les Chambres fédérales avaient adopté la modification de la loi lors de la session d'hiver 2020.

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Un bilan positif

Les offices de l'état civil tirent un bilan provisoire positif de la nouvelle réglementation. L'objectif était d'avoir le moins d'obstacles possibles: c'est bien ce qu'on a aujourd'hui, estime dans le journal alémanique Roland Peterhans, président de l'Association suisse des officiers de l'état civil.

"S'il y avait eu des personnes voulant changer de sexe puis en changer à nouveau après trois semaines, nous aurions dû revoir notre copie. Mais nous n'avons pas eu ces cas".

Roland Peterhans n'a pas connaissance non plus d'abus systématiques: "Nous n'avons pas vu d'hommes voulant changer de sexe pour prendre leur retraite plus tôt ou ne pas devoir faire l'armée".

Une troisième case

Roland Peterhans a lui-même mené une trentaine d'entretiens. Il a rencontré des personnes inscrites depuis des années avec le mauvais sexe et qui sont heureuses de pouvoir faire le changement, explique l'officier d'état civil de la ville de Zurich. "Pour ces personnes, c'est un progrès fou de ne plus devoir se dévoiler devant un tribunal".

"Notre crainte était que l'officier d'état civil ne fasse que remplacer l'inquisition du juge et demande des rapports et des explications. Finalement, ce n'est pas du tout le cas", rapporte également Lynn Bertholet, cofondatrice de l'association de défense des personnes transgenres Epicène, dimanche dans le 12h30.

Fort de ce constat, Roland Peterhans voudrait aller plus loin en instaurant une troisième case "neutre" ou "divers". Ce genre non-binaire existe déjà en Allemagne, mais n'est pas reconnu en Suisse. "Or, certaines personnes sont tout simplement des êtres humains, ni hommes ni femmes", souligne l'officier.

ats/ap/iar

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