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Un nouvel outil contre le commerce illégal de chiots sur internet

Un chihuahua en train d'être examiné par un.e vétérinaire. [Depositphotos - ASMedvednikov.mail.ru]
Bientôt la fin des ventes illégales de chiens sur internet? / On en parle / 8 min. / le 21 juin 2022
Anibis a mis au point le système de contrôle "VeriPet", en collaboration avec l'ONG "Quatre pattes". Alors qu'environ 20'000 annonces de chiens à vendre sont publiées chaque année sur la plateforme, ce sera désormais impossible pour les éleveurs peu scrupuleux.

Le chiffre est impressionnant: plus de cent chiens ou chiots achetés via des petites annonces en ligne arrivent chaque jour en Suisse. Ces animaux vendus à bas prix proviennent généralement d'élevages étrangers, souvent en Europe de l'Est, où ils vivent dans des conditions indignes.

Ils proviennent de fermes où la pause entre les portées n'est pas respectée, où les conditions de détention sont désastreuses et quand les animaux arrivent en Suisse après un long voyage en cage, ils sont parfois malades.

Leurs vaccins n'ont pas été faits, certains carnets de vaccination sont même falsifiés. Les animaux peuvent présenter des problèmes de comportement car ils ont été séparés trop tôt de leur mère et n'ont pas été sociabilisés.

Un business très lucratif

Selon anibis.ch, environ 20'000 offres de chiens à vendre passent chaque année par son site. Les élevages étrangers y proposent des prix très bas, en concurrence directe avec les animaux des élevages sérieux. Ces ventes génèrent des profits astronomiques.

D'après Sylvie Jetzer, porte-parole de l'association "Quatre pattes" interrogée dans l'émission "On en parle", environ 2,4 millions de chiens sont échangés chaque année en Europe sur internet, pour un montant estimé à 1,5 milliard d'euros.

>> Lire aussi : Quelque 30'000 chiots aux documents parfois falsifiés ont été importés en Suisse en 2020

Contrer le trafic d'animaux

En collaboration avec "Quatre pattes", les exploitants du registre des animaux domestiques Europetnet et la banque de données suisse Amicus, la plateforme anibis.ch a mis au point le système VeriPet afin de contrôler les annonces de vente d'animaux.

Il permet de vérifier que la personne qui vend l'animal est bien le ou la propriétaire qui correspond au numéro de puce. Depuis 2018, la loi stipule qu'un chien doit être pucé et enregistré dans la banque de données nationale Amicus. Cette base permet notamment de retrouver les propriétaires des animaux égarés.

Aujourd'hui, toute personne qui publie une annonce sur anibis.ch doit accepter la vérification de ses données en tant que propriétaire, ainsi que le numéro de puce du chien, via la base de données Amicus. Si elles manquent, car le marchand est à l’étranger, impossible de poster un avis. Le système VeriPet garantit la protection des données: anibis.ch n’a pas accès aux données personnelles des vendeurs et vendeuses.

Un grand pas pour le bien-être animal

"Quatre pattes" espère que d'autres plateformes de petites annonces partout en Europe adopteront le système VeriPet, afin de renforcer la lutte contre les importations illégales d'animaux. Celui-ci est déjà en phase de test en Suisse et en Irlande, précurseurs en Europe.

Le grand public doit s’informer sur les conditions d’élevage et être conscient du risque encouru en adoptant des chiens issus d'élevages frauduleux. Certaines races "à la mode" sont soudainement prisées sur internet.

Prudence, alerte "Quatre pattes": mieux vaut attendre et adopter un chien dont le prix sera plus important, mais élevé dans de bonnes conditions. Une garantie pour le bien-être des bêtes mais aussi l’assurance pour les nouveaux propriétaires de ne pas avoir de mauvaises surprises avec un animal malade ou pas sociabilisé.

Isabelle Fiaux / Meili Gernet

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