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Malgré une nouvelle hécatombe dans les ruches suisses, le miel ne manquera pas

Des abeilles rentrant à la ruche.
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La mortalité hivernale des abeilles a été la plus élevée depuis 10ans / Le 12h30 / 1 min. / le 25 mai 2022
Plus de 20% des colonies d'abeilles sont mortes cet hiver en Suisse, soit la mortalité hivernale la plus élevée de ces dix dernières années, a indiqué cette semaine l'association faîtière de l'apiculture suisse. Pour autant, la pénurie de miel ne guette pas.

Avec 21,4%, la mortalité de cette hiver a été supérieure à celle de l'an dernier, où 14,2% des colonies étaient mortes. En prenant en compte les colonies mortes avant l’hiver et celles qui étaient trop faibles au printemps, les pertes totales s’élèvent même à près de quatre colonies sur dix, précise Apisuisse.

Les pertes varient fortement d'un canton à l'autre. Les grands cantons - Berne, Thurgovie, Vaud et Zurich - ainsi que ceux qui sont situés le long de la frontière nord du pays, soit les deux Bâles, Jura, Schaffhouse et Genève, se distinguent par leurs pertes élevées. Parmi les grands cantons, seul le Tessin enregistre moins de pertes que l'année précédente.

La faute au varroa et à la monoculture

Une telle hécatombe s'explique par le temps froid et humide du printemps et de l'été 2021, une météo maussade qui a eu un impact négatif sur la quantité de fleurs et affaibli les abeilles.

Le varroa a aussi décimé les colonies. Cet acarien et les virus qu'il transmet demeurent la cause principale de mortalité, et le combattre devient de plus en plus ardu: "En Suisse, on n'utilise pas de produits chimiques de synthèse contre ce parasite, mais des acides naturels. On doit faire actuellement de plus en plus de traitements, trois ou quatre par année, pour arriver à contenir ce parasite", s'est inquiété Francis Saucy, président de la Société romande d'apiculture, mercredi dans le 12h30 de la RTS.

Il s'inquiète de l'appauvrissement actuel de la flore: "Dans les campagnes, l'intensification de l'agriculture fait que, même ici en Gruyère où j'habite, on vit dans un espèce de désert vert, parce qu'on ne cultive plus que des graminées et on les coupe très tôt. Les plantes qui produisent des fleurs n'ont plus le temps de faire leur cycle", déplore-t-il.

Printemps 2022 favorable à la production de miel

En 2021, la récolte de miel avait été mauvaise. Sera-t-elle pire encore cette année? Etonnamment, pas forcément. D'une part parce que la météo a été favorable ce printemps, et aussi parce que les apiculteurs ont appris, à force de les voir disparaître, à démultiplier leurs colonies.

"Ils renouvellent leur cheptel. Actuellement, on considère qu'il faut en tout cas renouveler un quart de nos ruches, créer de nouvelles colonies pour l'année suivante afin de compenser les pertes à venir en hiver", explique Francis Saucy.

L'hiver a été fatal pour nos abeilles. Plus d'une colonie sur cinq n'a pas survécu. Cela n'était plus arrivé depuis dix ans.
L'hiver a été fatal pour nos abeilles. Plus d'une colonie sur cinq n'a pas survécu. Cela n'était plus arrivé depuis dix ans. / 19h30 / 2 min. / le 29 mai 2022

>> Les précisions du 19h30:

Sujet radio: Sandrine Hochstrasser

Adaptation web: Vincent Cherpillod avec ats

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Trop peu de fleurs l'été

Les conséquences des intempéries de 2021 montrent que la base alimentaire des abeilles est étroite. Pendant les mois d'été, elles trouvent en effet peu de nourriture, même durant les années "normales", c'est-à-dire où le printemps est plus ensoleillé qu'en 2021.

Avec une amélioration ciblée de l’offre en fleurs, de telles situations pourraient être améliorées pour toutes les abeilles (sauvages et mellifères), note Apisuisse.