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Moins de 2% des réfugiés d'Ukraine ont trouvé un emploi en Suisse

En Suisse, moins de 2% des réfugiés ukrainiens en âge de travailler ont décroché un emploi
En Suisse, moins de 2% des réfugiés ukrainiens en âge de travailler ont décroché un emploi / 19h30 / 3 min. / le 14 mai 2022
Seule une infime partie, soit moins de 2%, des Ukrainiens et Ukrainiennes réfugiés en Suisse et en âge de travailler ont trouvé jusqu'ici un emploi. C'est le plus souvent la langue et la reconnaissance des diplômes qui posent problème.

Pour les travailleurs et travailleuses arrivés d'Ukraine depuis l'invasion russe et souvent qualifiés, il est difficile de trouver un poste à la hauteur de leurs espérances en Suisse.

Ainsi, et selon les derniers chiffres du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) pour la semaine 19, concernant les bénéficiaires du statut de protection S, seules 413 personnes en âge de travailler (18-64 ans) exerçaient un emploi sur un total de 25'483. Cela représente une proportion de 1,62%.

Le SEM rappelle dans sa statistique qu'une demande d’autorisation de travail ne peut être déposée qu’après réception de sa lettre attestant que le statut de protection S a été accordé. Et une autorisation de travail ne peut être enregistrée dans le système d'information SYMIC, par les cantons, que si le permis S a été délivré.

De ce fait, les autorisations de travail délivrées sont en réalité plus nombreuses que ce qui est indiqué.

>> Bénéficiaires du statut de protection S exerçant un emploi :
Branches les plus représentées. [SEM]
Branches les plus représentées. [SEM]

"Ils doivent être conscients de la difficulté"

Les Ukrainiens qualifiés intéressent pourtant les employeurs, comme au CHUV à Lausanne. Mais les choses ne sont pas simples: plusieurs médecins ont postulé mais aucun n’a été embauché, faute de diplômes reconnus et de compétences linguistiques suffisantes.

“Eux-mêmes se rendent compte que, sans maîtriser la langue et sans disposer des diplômes nécessaires, (...) il sera difficile pour eux d’exercer leur activité dans notre hôpital”, explique le directeur adjoint des ressources humaines de l'établissement vaudois, Eric Monnard, samedi dans le 19h30 de la RTS.

"Des personnes qui semblent très motivées"

Selon les services de l’emploi, l’intégration de ces réfugiés au marché du travail prendra du temps mais leurs perspectives restent bonnes.

“Ce sont des personnes qui semblent très motivées à trouver un emploi pour ne plus dépendre de l’Etat, être autonomes, et pourquoi pas amasser un certain pécule pour rentrer par la suite chez elles, pour reconstruire l’Ukraine”, relève Anne Beney Confortola, chargée de la collaboration interinstitutionnelle en Valais.

>> Lire aussi : Pour les réfugiées ukrainiennes, trouver un emploi est compliqué en Suisse

Romain Boisset/Yoan Rithner/oang

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